Ad Training Summit 2012: consanguins - dans le bon sens du terme

L'Ad Trading Summit (ATS) de Paris qui se tenait le 24 octobre 2012 a réuni nombre de spécialistes du digital et peu d'annonceurs. Au programme, la structuration d'un écosystème à peine naissant.

Peu de chômeurs, éventuellement quelques amateurs de bonnes bouteilles- nos amis londoniens ayant fait le déplacement - mais par contre beaucoup de consanguins, voilà la recette gagnante de l'édition 2012 du Ad Trading Summit (ATS) de Paris. En effet nous avons tous beaucoup eu l'impression que les prestataires technologiques parlaient aux AdNetwork qui eux même parlaient aux régies et qui finalement parlaient aux trading desks.
D'annonceurs, bien peu, mais comme nous a expliqué Mathieu Roche (Weborama) "c'est une réunion de plombiers, on essaye tous ensemble de s'organiser pour essayer de bien comprendre comment faire fonctionner le système. Si tout se passe bien, les gens auront bientôt de l'eau chaude". On a en effet beaucoup parlé "tuyaux". Les orateurs se sont enchaînés, souvent brillants, de Cyril Zimmermann (Hi-Media) à Julien Gardes (Rubicon) en passant par Vincent Karachira (NextPerformance), pour finalement tous nous expliquer combien la technologie est importante.
On parle désormais Big Data, Data Center et c'est au final à celui qui aura le plus grand nombre de serveurs pour mieux "cruncher cette data". Le temps où le terme de "techos" faisait référence au boutonneux obsédé par son ZX Spectrum est maintenant révolu. Google est passé par là et c'est bientôt le vendeur de bandeaux avec son costume à 10 000 qui va passer pour le ringard de service. Grosso modo, tout le monde cumule plein de données et très bientôt, on ne sera plus exposés qu'à des publicités en rapport avec nos centres d'intérêts. Certains auront changé de métier, on sera passé de Powerpoint à Excel mais au final peu importe puisque l'annonceur sera aux anges.

« Si le Ministère du Budget ne fait pas de publicité pour les impôts, c'est qu'il y a une raison.» 
Nuançons néanmoins tout cela même si la lame de fond semble évidente. Alain Lévy (Weborama) a d'ailleurs commencé l'ATS sur une note quelque peu pessimiste, plus un message d'alerte d'ailleurs, comme quoi d'après Kantar le display a chuté en septembre alors que les recettes publicitaires en télévision montaient. Ce n’est pas tout de claironner "vive le digital !", il va aussi falloir se retrousser les manches.
Nous allons donc nous aussi nous permettre de conclure sur une sorte de rappel. La techno ça n’est pas très rigolo, c'est même souvent pénible, et quoi qu'il en soit, ça ne déclenche pas jusqu'à preuve du contraire des émotions, du rire, de l'envie, du plaisir... N'oublions pas que le monde de la publicité, car c'est de publicité qu'on parle, c'est aussi un monde de rêve, d'émotions, d'envie de partager...
Si le Ministère du Budget ne fait pas de publicité pour les impôts, c'est qu'il y a une raison. Les annonceurs ont envie d'être associés à une expérience utilisateur mémorable. Si la technologie le permet c'est un plus, mais cela doit rester un moyen et non pas une fin en soi. Et comme nous le précisait Christophe Camborde (Ezakus), la meilleure réussite publicitaire de l'année fut certes faite grâce à la technologie, mais ce ne fut pas avec les AdExchanges, mais plutôt avec le saut d'un gars à 40km de la terre.
Quand le RTB et la Big Data réussiront à nous envoyer la bonne publicité au moment où, par exemple, on est disposé à sourire, là alors on pourra parler de la recette de l'eau tiède.