Le Guardian abandonne son "social reader"
Coup de froid chez Facebook. Le Guardian vient d'annoncer qu'il mettait un terme à son "social reader" et qu'il inciterait désormais ses lecteurs présents sur le réseau social à venir sur son site. Cette annonce, dans une note de post, est loin d'être anodine de la part de celui qui était le précurseur en matière d'expérimentation de l'Open Graph 2.0. Diplomate, le Guardian explique que le lancement de l'application lui a permis "d'expérimenter des choses en dehors de son propre site" et lui a donné l'opportunité de "comprendre beaucoup mieux son lectorat sur le digital".
Difficile pourtant de ne pas voir dans cette décision la volonté du Guardian de reprendre la main sur la socialisation de ses contenus. "L'important est que l'utilisateur aura le contrôle et que, s'il n'a pas envie de partager son interaction avec le Guardian, son expérience de lecture ne s'en verra pas affectée", explique Anthony Sullivan, chef de produit au Guardian, dans la note. Une critique à peine voilée à l'encontre du "frictionless sharing" mis à en place par Facebook, un outil qui partage automatiquement un article lorsque l'on clique dessus.
Une autre limite à laquelle sont confrontés les médias est l'impossibilité de capitaliser sur l'important trafic drainé par le social reader, celui-ci étant circonscrit à Facebook. Un constat partagé par Cédric Siré, PDG de Webedia, l'éditeur de PurePeople et PureMedias qui expliquait lors de la conférence organisée par CCM Benchmark, "Contenus numériques : audience et monétisation en 2013" avoir lancé un social reader "sans pour autant bien voir comment cela pouvait profiter aux sites en termes de trafic." Sans doute, comme l'a constaté le Guardian à l'issue de son expérimentation, l'apport de Facebook se trouve-t-il plus du côté d'une stratégie de community management intelligente et d'une intégration poussée des fonctionnalités sociales au site.