Le site Presse-Citron abandonne la bannière publicitaire

Le site Presse-Citron abandonne la bannière publicitaire Le site high-tech repense son modèle économique autour d'un tryptique entreprise - start-up - lecteur qui doit lui permettre de se développer de manière pérenne.

Entre des bannières publicitaires dont les CPM chutent inexorablement et un modèle payant qui peine à s'imposer, la presse Web arrive à un véritable tournant en matière de monétisation de son audience. Alors que beaucoup espèrent que le programmatique leur permettra de valoriser au mieux leur inventaire, que d'autres se tournent vers un système de "soft paywall" qui, à défaut d'être rentable, permet de rester consensuel, le site high-tech, Presse-Citron, a décidé de faire table-rase de ses bannières publicitaires pour un modèle économique inédit. Une décision moins motivée par une véritable chute du revenu ("le chiffre d'affaires est stable", nous explique Valentin Pringuay, responsable business development chez Presse-Citron) que par la volonté de s'affranchir d'un modèle qui semble condamnée, à terme.

"Un élément était primordial pour nous, la lecture de Presse-Citron devait rester gratuite pour tous", nous explique Valentin Pringuay, responsable business development chez Presse-Citron et organisateur des événements J-1. Le site introduit de fait un statut de "lecteurs premiums", statut réservé à 1 200 de ses early adopters moyennant le versement de 35 euros chaque année. Ceux-ci se verront notamment offrir une box Presse-Citron contenant plus de 100 euros d'accessoires high-tech, des accès à des événements VIP et de nombreux avantages tout au long de l'année. "C'est moins un levier de monétisation qu'un moyen de récompenser nos lecteurs les plus fidèles", précise Valentin Pringuay.

Du premium pour tous : marques, start-up et lecteurs

La monétisation de l'audience, celle de Presse-Citron oscille entre 150 000 et 300 000 VU selon les mois dans Médiamétrie//Netratings, (le site revendique toutefois 1 million de VU dans Google Analytics) échoit de fait à 12 entreprises qui se voient elles aussi octroyer le statut d'"entreprises premiums". Parmi elles, des marques comme Microsoft Ventures, Orange, HP, Facebook, F-Secure, La Poste, Le Village by CA, ou Huawei. Le premier a déjà les honneurs de la Une de Presse-Citron avec un article "Microsoft Ventures met l'accent sur la levée de fonds" via un article qui gagnerait à être un peu mieux labellisé comme publicitaire, selon les standards de l'IAB en matière de native advertising. "Les choses seront plus claires lorsque nos lecteurs auront clairement intégré le statut d'entreprise premium", rassure Valentin Pringuay. Chaque marque s'engage quoi qu'il en soit sur un budget annuel à partir duquel les équipes de Presse-Citron déploieront des dispositifs leur donnant accès à son audience. "De l'événementiel, du communautaire, de l'éditorial de qualité (en mode storytelling)...", résume Valentin Pringuay.

 
Dernier pan du triptyque économique, les 120 start-up qui, une fois qu'elles auront accédé au statut premium, seront aidées tout au long de l'année dans leur développement et communication. "Il ne s'agit pas de les mettre en avant sur notre site mais de leur faire profiter de nos événements telles que le J-1, qui met en relation entrepreneurs avertis et start-uppers en herbe, au cours d'une journée qui met l'accent sur l'innovation", explique Valentin Pringuay. Et de confesser que toutes les initiatives déployées le sont "en mode start-up", un test & learn qui doit permettre de privilégier les leviers publicitaires les plus profitables. "Les entreprises premiums doivent permettre à elles seules de compenser les pertes publicitaires".