Le japonais Smartnews veut aider les médias à monétiser leur audience mobile

Le japonais Smartnews veut aider les médias à monétiser leur audience mobile Ce concurrent de Flipboard vient de lever 10 millions de dollars et espère développer sa solution d'abonnements dans le monde.

Alors que Facebook, Twitter et cie continuent à faire de l'oeil aux producteurs de contenus, les applications qui font office d'agrégateurs continuent leur bonhomme de chemin. Hier, c'est Flipboard qui lançait une fonctionnalité permettant aux magazines de restreindre leur accès à des membres privés. Aujourd'hui, c'est son concurrent japonais, SmartNews, qui vient de finaliser une levée de 10 millions de dollars qui doit lui permettre d'accélérer son développement aux Etats-Unis, en y ouvrant un bureau à San Francisco. Depuis le lancement de la version US en octobre dernier, SmartNews a cumulé près d'un million de téléchargements, ce qui la classe approximativement dans le top 5 des applications "News & magazines" tous stores confondus outre-Atlantique. Un succès qu'elle rencontre également auprès des éditeurs locaux, qui sont près de 75 à avoir signé des partenariats médias avec elle. Parmi eux, des acteurs prestigieux tels que Reuters, Vice, AOL ou le Huffington Post. Tous sont intéressés par la promesse de SmartNews

10 millions de téléchargements dans le monde

L'opération a été menée par le spécialiste japonais du gaming, Gree, et abondée par Globis Capital Partners, Atomico, Mixi et Social Venture Partners. Ce sont donc 50 millions de dollars qui ont été levés par SmartNews depuis ses débuts. "Notre objectif est d'étendre notre activité au monde entier, explique le cofondateur de la société Kasei Hamamoto à Venture Beat. Nous avons besoin d'un édition espagnole, d'une édition indonésienne, d'une édition portugaise... Nous avons besoin de beaucoup de nouvelles langues, ce qui nécessite pas mal de technologie et de nouveaux collaborateurs." Pour cause, si l'application est déjà disponible dans 150 pays et a été téléchargée plus de 10 millions de fois, elle n'est pour l'instant disponible qu'en japonais et en anglais. Autre pôle d'investissement : le recrutement de data scientists et autres spécialiste du "machine learning" qui doivent permettre de perfectionner le fonctionnement de l'algorithme de recommandation. Un algorithme qui ne veut pas s'appuyer uniquement sur les clics mais également des indicateurs tels que le temps de lecture de l'article, les préférences de personnes au profil similaire ou la localisation de l'utilisateur. Un moyen pour SmartNews de mettre sur pied une interface la plus pertinente possible partant du principe que chaque région du monde se distingue des autres d'un point de vue culturel. 

Laisser aux éditeurs la main sur leur catalogue publicitaire

Si l'application ne peut pas se targuer de proposer la même esthétique léchée que son grand rival, Flipboard, elle dispose d'arguments solides pour séduire les éditeurs. Ainsi, elle intègre la totalité des sites mobiles des partenaires en son sein, de sorte que ces derniers gardent la main sur la monétisation, alors qu'ils doivent déléguer (à contre-coeur) cet aspect à Flipboard. Smartnews n'intègre ses propres (et rares) publicités que dans le fil d'actualité. L'intégralité des revenus générés par les publicités à côté d'un article revient donc à son éditeur. Car Smartnews table plutôt sur les abonnements et la mise en place d'un paywall pour devenir rentable. "Beaucoup de nos éditeurs sont intéressés par la perspective de développement une solution d'abonnements mais ont des difficultés à monter ça eux-mêmes, justifie Kasei Hamamoto à Techcrunch. Nous réfléchissions à un abonnement mensuel qui permettrait aux utilisateurs de payer pour une chaîne spécifique dédiée à un sujet en particulier ou un éditeur". Une piste de réflexion qui ressemble étrangement à celles exploitées par Blendle et Milibris. Alors que leurs CPM déclinent, les éditeurs semblent réfléchir aux moyens de rendre l'achat de contenu plus indolore, moins bloquant.