Comment M6 compte booster son activité de vente d'archives audiovisuelles

Comment M6 compte booster son activité de vente d'archives audiovisuelles Le groupe audiovisuel fait appel à la solution de navigation à base d'IA de la start-up Perfect Memory pour lancer une nouvelle plateforme qui démarre avec 50 000 assets, dont certains inédits.

C'est une activité récente qui semble avoir fait ses preuves et que M6 compte bien développer : la vente d'une sélection de ses archives aux professionnels du secteur, parmi chaînes, sociétés de production, agences de publicité, plateformes de streaming et maisons d'édition. Jusque-là limitée au seul format vidéo, la plateforme M6 Video Bank devient plurimédia et se donne une nouvelle vie grâce à une technologie de media asset management (MAM) basée sur l'intelligence artificielle dont la spécificité est de rendre l'expérience de recherche de données par les utilisateurs intuitive et puissante. "Notre objectif avec cette nouvelle plateforme est de doubler notre chiffre d'affaires en deux ans", explique Martine Carouge, directrice de la documentation, vente de contenus et droits chez M6.

"Notre objectif avec cette nouvelle plateforme est de doubler notre chiffre d'affaires en deux ans"

Trois atouts confortent le groupe dans cette direction. Tout d'abord un fond riche réunissant 50 000 assets propriétaires sélectionnés, parmi lesquels des vidéos, y compris des rushes de tournage inédits, des archives sonores des chaînes radio du groupe, des musiques et des photos, qui seront amenés à évoluer rapidement avec une mise à jour quotidienne. Ensuite, l'ouverture à une approche de servicing grâce à l'intégration prochainement d'une "clipothèque" de maisons de disques partenaires qui ne disposent pas de capacités de numérisation de leurs clips en interne. Troisième atout: la migration vers une toute nouvelle plateforme dont la technologie sémantique semble faire toute la différence. Son nom : Perfect Memory. "Les liens sémantiques de Perfect Memory font que les résultats aux requêtes seront à la fois extrêmement pertinents et riches. Ce sera très clairement un accélérateur de nos ventes", explique Martine Carouge.

Toute l'intelligence de l'outil de gestion des actifs numériques est concentrée dans la prise en compte de la perception humaine et des spécificités du métier (ici, en l'occurrence, le secteur audiovisuel) afin de rendre l'expérience la plus intuitive possible et les résultats les plus fins à partir d'une masse considérable de données à distinguer. Aux différentes technologies de détection automatique de données, d'images et d'objets s'ajoute une base de connaissance sémantique adaptée au métier qui semble faire toute la différence pour la restitution des données, soit-elle à destination d'un employé ou d'un client qui vient réaliser une recherche ou des équipes opérationnelles avec des besoins métiers divers. "Notre principale différence est bel et bien dans l'intuitivité de la navigation pour l'utilisateur final car notre plateforme est conçue pour restituer le contexte de nos clients : elle ne plaque pas de modèle standard, bien au contraire elle vient restituer la manière dont notre client structure l'information en interne", précise Louis Matignon, directeur commercial de Perfect Memory.

"Notre plateforme est conçue pour restituer le contexte de nos clients : elle ne plaque pas de modèle standard"

La start-up basée à Chamalières (Puy-de-Dôme) est devenue la coqueluche des acteurs français de l'audiovisuel : elle équipe des références telles que Salto, France TV, Radio France et RTL Belgique. Il lui a fallu pour cela investir dix ans en R&D avant de lancer son alpha en 2017 avec son client historique, le Paris Saint-Germain. Elle compte aujourd'hui une dizaine de clients avec des cas d'usage très variés aussi bien dans le secteurs des médias qu'ailleurs, comme la banque, la supply chain, la transformation numérique de grandes entreprises et les ressources humaines.

En tout et pour tout, six mois ont permis au groupe M6 de définir ses besoins, choisir le prestataire et déployer la plateforme qui sera lancée en octobre. Les montants investis ne sont pas communiqués mais sont censés être récupérés au bout de trois ans. M6 revendique la place de pionnière en Europe sur ce marché, une première version de sa plateforme ayant été lancée en 2015.