Netflix déçoit pour son lancement en France... mais promet de s'améliorer

Netflix déçoit pour son lancement en France... mais promet de s'améliorer La plateforme vidéo sur abonnement vient de dévoiler une offre qui varie entre 7,99 et 11,99 euros par mois. Première surprise, elle est parvenue à un accord de distribution avec Bouygues Telecom.

Ce lundi 15 septembre, Netflix débarque enfin en France et dans cinq autres pays d'Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg et Suisse). La très attendue plateforme de vidéo sur abonnement qui compte déjà plus de 50 millions d'abonnés dans le monde vient de dévoiler les conditions de son offre tarifaire, qui varie entre 7,99 et 11,99 euros par mois, selon le nombre d'écrans et la qualité de la définition.

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L'offre Netflix se décline en quatre gammes de prix. © Capture d'écran Netflix

Pour atteindre l'objectif  d'un tiers des foyers français d'ici 5 à 10 ans qu'il s'est assigné, le service a décidé d'accompagner son lancement d'une politique commerciale agressive en proposant un premier mois d'abonnement gratuit aux nouveaux utilisateurs. Un geste tarifaire qui, couplé à l'effet nouveauté, devrait sans doute lui permettre de recruter rapidement plusieurs milliers de nouveaux utilisateurs, notamment du côté des concurrents déjà installés que sont OCS et CanalPlay. D'autant que Netflix peut compter dans cette perspective sur un partenaire un peu inattendu avec Bouygues Telecom qui vient de surprendre son monde en annonçant qu'il proposerait les services du géant américain de la SVOD à partir de novembre. L'opérateur télécom annonce avoir signé un accord avec Netflix "aux termes duquel ses clients Bbox Sensation mais aussi les futurs clients de sa box Android pourront accéder directement sur leur télévision au service illimité de vidéo à la demande par abonnement", selon un communiqué de presse.

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Joris Evers, vice-président de Netflix, rencontré à l'occasion de son lancement en France. © Nicolas Jaimes / JDN

C'est une petite surprise et une première victoire pour Netflix qui avait échoué jusque-là à signer un accord de distribution avec les FAI, qui sont incontournables dans la consommation de contenus télévisuels en France. Un échec imputable aux intérêts personnels des uns (Orange ne veut sans doute pas faire d'ombre à OCS) et à la volonté de Netflix de ne pas rogner sur la commission qu'il touche habituellement sur chaque abonnement. "Les discussions avec Orange et Free sont encore en cours", précise d'ailleurs Joris Evers, vice-président de Netflix en charge de la communication en Europe.

Côté expérience utilisateur, Netflix mise beaucoup sur la pertinence du moteur de recommandation qui a fait son succès outre-Atlantique. Dès inscription, l'utilisateur peut renseigner plusieurs comptes pour les différents membres du foyer. Chacun doit ensuite sélectionner dans une liste trois titres qu'il souhaite voir ou qu'il a aimés pour aider l'algorithme à identifier ses affinités. "C'est véritablement l'ADN de Netflix que de proposer une expérience ultra-personnalisée. A chaque compte, les séries et les films qui lui conviennent", rappelle Joris Evers. 

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La page d'accueil s'adapte aux goûts de l'utilisateur. © Capture d'écran Netflix

Un inventaire plus léger que celui de CanalPlay... pour le moment

Alors que le directeur général adjoint de Canal +, Rodolphe Belmer, expliquait ce matin avoir passé le catalogue Netflix au peigne fin et constater qu'avec plus de 3 800 heures de programmes, Canal Play, était riche de plus de 1 000 heures, Joris Evers préfère élude la question de la profondeur de catalogue. "Nous ne communiquons sur le nombre de séries et de films disponibles tout simplement parce que celui-ci est en perpétuelle évolution. D'autant qu'au final, la priorité pour l'utilisateur est d'accéder à du contenu de qualité".
 

3 milliards de dollars investis dans les contenus en 2014

Le catalogue, justement, proposera les séries maisons, à une exception près, "House of Cards" dont Canal + détient l'exclusivité de diffusion en France. Pas de saison 3 de la série qui a contribué à la popularité de Netflix. Pas un problème pour Joris Evers qui explique : "C'est le jeu des droits de diffusions et nous ne ferons rien pour renégocier quoi que ce soit avec Canal +. Nous attendrons la fin de l'exclusivité de ce dernier". De fait, la plateforme peut s'appuyer sur ses productions telles qu'Orange is the new black mais aussi sur des séries dont elle détient l'exclusivité, à l'image de Penny Dreadful ou Better Call Saul, spin-off de Breaking Bad, qui sortira en 2015. En France, la série Marseille devrait sortir en fin d'année prochaine. "Nous allons investir près de 3 milliards de dollars en production et rachat de droits en 2014", rassure Joris Evers. Fin 2016, ce sont près de 20 séries estampillées Netflix qui devraient être proposées.

Pour le reste, Netflix est soumis à la chronologie des médias qui lui impose de ne proposer que des films sortis depuis plus de trois ans dans les salles française. D'où un catalogue "fond de cuve" très hétéroclite, avec des films de Godard qui côtoient les "Very Bad Trip", "Snatch" et autres.

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