Investir sur le marché obligataire : les questions que pose la politique des taux aux Etats-Unis

Dans un marché obligataire international sous pression, une approche flexible est nécessaire.

L’impact sur les taux d’intérêts de l’annonce de la réduction du programme d’assouplissement quantitatif de la Fed aux Etats-Unis

Nous pensons que les taux américains vont augmenter sur le long terme. Nous ne trouvons pas surprenant que les premiers stades de cette tendance de long terme aient été mouvementés. Nous pensons que la Fed a probablement décidé de retarder la réduction de son programme d’achats d’actifs en raison de la très forte hausse des taux qui a suivi les premiers propos du président Ben Bernanke sur la perspective du « tapering ». La Fed veut que les taux d’intérêts augmentent progressivement et se normalisent sur plusieurs années; et pas qu’ils grimpent en flèche au point d’étouffer la reprise économique. 

Investir sur un marché obligataire mondial sous pression impose une approche flexible

La flexibilité est l’axe essentiel de notre stratégie. Nous sommes en mesure de dépasser les sources de rendement traditionnelles du marché obligataire et d’en trouver d’autres sur les marchés obligataires internationaux. Certes, les rendements sont faibles dans de nombreuses zones du marché obligataire et le risque de taux d’intérêt n’est pas attrayant. Mais le risque de taux d’intérêt n’est qu’une seule composante du risque sur le marché obligataire mondial. A tout moment, nous pensons qu’il existe d’autres risques, plus attrayants, qui peuvent générer un meilleur rendement.

Où investir sur le marché obligataire international ?    

Nous voyons de la valeur dans certains marchés européens et dans certains marchés des pays émergents. Avec la hausse des taux américains, nous avons vu partout dans le monde des investisseurs sortir du risque de taux d'intérêt, ce qui a entraîné une montée des taux sur de nombreux marchés. Or certains pays ont des fondamentaux très différents de ceux des États-Unis, et dans plusieurs situations ces taux plus élevés ne nous semblent pas justifiés.
En Allemagne, par exemple, les taux à dix ans ont fortement augmenté mais la zone Euro vient seulement de sortir d'une récession de dix-huit mois et la Banque Centrale Européenne parle encore d'assouplissement. Aux États-Unis, la croissance est plus forte et la Réserve Fédérale parle de « tapering ». L’important, à notre sens, est d’être souple et de prendre des risques avec fluidité, quand cela est justifié et non pas sous la dictée d’un indice de référence.

Le marché obligataire européen après les élections allemandes

La zone Euro progresse dans ses efforts pour aller vers des modèles de croissance et d’endettement plus soutenables. Mais c'est un processus difficile et il nous semble que certains défis ont été relégués au second plan en attendant les élections allemandes, et qu’ils pourraient désormais revenir au premier plan. Nous pensons que cette perspective crée un environnement propice à davantage de volatilité que ce que nous observons depuis quelques temps, ce qui devrait maintenir la pression sur la Banque Centrale Européenne pour conserver des taux bas face à la hausse des taux américains.
Sur la base de cette analyse, nous sommes globalement plus positifs sur les obligations d’État allemandes que sur celles des pays périphériques et très endettés comme l’Espagne. Nous demeurons prudents dans nos positions sur l’Euro étant donné la force de la devise et son impact potentiel sur les exportations et la croissance. Nous pensons que la BCE surveille cela de près, ce qui nous rend d’autant plus prudents.