La prochaine vague d’innovations dans la fintech déferlera en Afrique et en Asie

Bien avant que l’on entende parler de la fintech en Europe, des opérateurs s’y adonnaient déjà à des milliers de kilomètres depuis longtemps. Les services de Mobile Money locaux en ont fait plus pour donner accès aux services financiers ces dix dernières années que les banques physiques traditionnelles en un siècle.

Les services de mobile money opèrent dans plus de 90 pays, couvrant ainsi 85% des zones les plus pauvres du monde où la majorité de la population n’a aucun contact avec des institutions financières classique. Au dernier comptage, plus de 270 de ces services financiers non-bancaires (principalement proposés par des opérateurs télécoms locaux) disposaient au minimum de 411 millions de comptes enregistrés, ce qui donne des ailes aux citoyens comme aux entreprises et un sérieux coup de pouce aux économies nationales.

Ces clients, qui ont toujours manipulé principalement des espèces, passent progressivement à un compte mobile money car il leur permet d’envoyer de l’argent, mais aussi d’en recevoir et de le conserver sans disposer d’un compte bancaire. Seul un téléphone portable de base, et pas un smartphone, est nécessaire.
La croissance impressionnante des comptes mobile money va se poursuivre en 2017, pour atteindre des volumes colossaux. Une récente étude de McKinsey estime que l’adoption et l’utilisation à grande échelle de services financiers électroniques est capable d’augmenter de 6%, soit 3,7 milliards de milliards de dollars, le PIB de pays émergents d’ici à 2025. Les dernières données publiées par la GSMA en février 2016 corroborent cette prévision :  
 ●Les fournisseurs de services de mobile money traitent en moyenne 33 millions de transactions chaque jour (soit plus d’un milliard de transactions par mois ou plus du double de ce que PayPal traite chaque mois)  
●  Le nombre de comptes enregistrés a augmenté de 31% en un an, totalisant ainsi 411 millions en décembre 2015 
● Plus de 19 pays comptent davantage de comptes de Mobile Money que de comptes bancaires classiques  
●  37 pays comptent 10 fois plus d’agences agréées que d’agences bancaires  
●Les services de mobile money proposant des virements internationaux ont vu le volume des transferts transfrontaliers augmenter de 52% 
●  En 2015, 51 des 93 pays où opèrent des services de mobile money disposent d’un cadre réglementaire encadrant ces pratiques.

Les services de fintech innovants vont éclore là où la réglementation leur est propice. Les offres de mobile money ont commencé sous la forme de transferts d’argent entre personnes, avant de se décliner dans d’autres services traditionnellement proposés uniquement par les banques:  
●  En Tanzanie et au Ghana, des millions de détenteurs d’un compte mobile money bénéficient désormais d’intérêts versés trimestriellement sur celui-ci.  
● Les utilisateurs des services de mobile money m-Shwari au Kenya et Airtel au Ghana ont la possibilité de souscrire à des prêts personnels de petits montants en fonction de l’historique de leur compte et de leurs transactions passées. L’argent de ces prêts est versé directement sur leur compte mobile money. 
●  D’autres entreprises se connectent aux plateformes de mobile money, devenant alors partie intégrante d’un écosystème de petits paiements accessible aux clients exclus du système bancaire traditionnel.  
● Après un apport personnel de 35 dollars, M-Kopa Solar permet à ses clients d’acheter un panneau solaire qu’ils devront rembourser à raison de 43 cents par jour, par le biais du service de mobile money M-Pesa, jusqu’à ce qu’ils se soient acquittés de leur dû.   
● De la Zambie à l’Ouganda, les comptes mobile money sont principalement utilisés pour régler des frais de scolarité.  
●Les comptes mobile money sont utilisés aux Philippines par les clients de SMART Padala dépourvus d’un compte bancaire  pour régler des achats
●Au Sri Lanka, les seniors ont la possibilité de recevoir leur retraite sur leur compte mobile money Dialog eZCash, ce qui permet au gouvernement d’économiser potentiellement des millions sur le versement en espèces de ces retraites.