Aller chercher directement l'énergie dans l'espace

Aller chercher directement l'énergie dans l'espace Les ressources de pétrole baissent à vue d'œil et de nombreux spécialistes annoncent la panne sèche. Comment fournir la Terre boulimique en énergie ? Et si, on allait la chercher dans l'espace ! Explications.

Depuis quelques années, le débat fait rage chez les géologues et les spécialistes des ressources énergétiques. Allons-nous manquer de pétrole ? Le sujet divise et est loin de faire l'unanimité mais un constat s'impose : les réserves d'énergies fossiles qui ont mis des millions d'années à se constituer, diminuent à vue d'œil alors que la demande mondiale ne cesse d'augmenter.

Pour exemple, l'Union Européenne représente 16% du marché mondial de l'énergie. Elle importe la moitié de ses besoins énergétiques faisant d'elle la région la plus grosse importatrice au monde. Une question s'impose : comment faire face à la demande croissante des pays émergeants comme la Chine et L'Inde en plus de celle des pays développés ?

Et bien les ingénieurs d'Astrium, la filiale spatiale d'EADS, ont ressorti un projet vieux d'une bonne trentaine d'années et ont apporté les réponses aux manquements technologiques d'antan : capter l'énergie solaire directement dans l'espace et l'acheminer sur Terre via un faisceau infrarouge. Un projet fou ? Pas tant que ça.

satellite nasa
Vue artistique d'un satellite capteur d'énergie solaire. © Nasa

Des stations solaires en orbite

D'ici 2020, les scientifiques de la société Astrium comptent bien lancer leur premier prototype satellitaire dans l'espace. Doté de gigantesques panneaux photovoltaïques, il captera les rayons du soleil, les concentrera puis les acheminera sur Terre par un laser infrarouge qui ira directement vers des capteurs. Ils convertiront ensuite l'énergie solaire en électricité afin d'alimenter tout notre réseau.

Le prototype en cours d'élaboration accusera une puissance de 20 à 50 KW. A terme, l'objectif des ingénieurs est de construire carrément des stations spatiales collectrices d'énergie solaire. En orbite géostationnaire -à 35 000 km d'altitude-, les panneaux photovoltaïques de 50 mètres de longs pourront fournir de l'énergie 24h/24. Ces complexes orbitaux pourraient atteindre une puissance de plusieurs gigawatts, ce qui équivaut à plusieurs centrales nucléaires.

Une réserve inépuisable sans danger

Le Soleil ne risque pas de s'éteindre d'ici quelques millions d'années ce qui fait de lui une excellente source énergétique pour les Terriens. Une question mérite tout de même d'être posée : la transmission énergétique via un laser infrarouge n'est-elle pas dangereuse pour la santé ? Le faisceau aurait une longueur d'ondes d'1,5 micron ce qui le place dans le domaine de l'invisible, sans dommage pour l'homme surtout pour ses yeux.

Les Japonais sont d'ores et déjà sur le coup d'un projet similaire –qui coûterait la bagatelle de 21 millions de dollars. Seule différence : l'énergie solaire sera véhiculée au sol par des micro-ondes et non des infra-rouges.

Ce système de collecte énergétique ne tend pas à se substituer aux énergies fossiles mais a pour vocation de compléter les énergies renouvelables pour répondre à la boulimie énergétique des hôtes de cette planète, à savoir nous !