Un passionné autodidacte

Entrepreneur atypique, Jean-Michel Planche tombe dans la marmite technologique dès l'âge de 12 ans. Son père, électronicien dans les services de métrologie de la compagnie aérienne UTA, lui offre alors une machine à calculer HP, une des toutes premières du genre. C'est le choc, l'admiration... Un début de fascination pour le monde de la technologie s'amorce chez l'adolescent.

"Le TRS 80 m'a fait un effet bœuf, un choc psychédélique..."

Un an plus tard, deuxième choc, avec le TRS 80 : l'ordinateur de Tandy RadioShack rentre dans le foyer. Le virus est là, Jean-Michel Planche est inoculé. "Le TRS 80 m'a fait un effet bœuf, un choc psychédélique...", se souvient, amusé, le dirigeant.

Pendant les années qui suivent, la fascination pour l'informatique ne se dément pas. Jean-Michel Planche envisage de faire des études de physique, avec comme but de devenir informaticien. Mais il abandonnera cette voie : "Il fallait à l'époque bac+15 pour faire de l'informatique et surtout, nous travaillons sur des matériels et des méthodes totalement dépassées, j'avais 10 fois mieux chez moi que ce que l'on me proposait à l'école", lance-t-il.

jean-michel planche dans une de ses salles blanches
Jean-Michel Planche dans une de ses salles blanches © Benchmark Group / Fabrice Deblock

Dès lors, comment vivre à plein sa passion tout en gagnant sa vie ? C'est Karl Lagerfeld - ou du moins sa société - qui lui mettra le pied à l'étrier. Alors que Jean-Michel Planche n'a que 17 ans, la maison de couture lui fait confiance en lui proposant de développer un progiciel de gestion commerciale pour ses besoins propres. Aidé de son père, Jean-Michel Planche, qui développe en Basic, y passe presque un an à plein temps.

"Ce contrat m'a permis d'acheter mon deuxième ordinateur : un Apricot. Il m'a aussi fait comprendre que, dans une société qui fait la part belle aux apparences, plus qu'aux compétences, j'aurais du mal à me faire entendre. Et la deuxième raison était que comme tout passionné, je suis meilleur à travailler sur des sujets que je choisis plutôt que sur ceux l'on m'impose", explique-t-il.