"Sur 2008, nos équipes se sont formées et certifiées sur VMware et Xen"

"Sur 2008, nos équipes se sont formées et certifiées sur VMware et Xen" Management d'applications et de réseaux, mise à disposition de plateformes virtualisées, réduction des coûts, GreenIT : les experts techniques de Claranet répondent aux questions des internautes.

Vous ne vous présentez plus comme hébergeur mais fournisseur de services managés. Cela implique-t-il de véritables changements ou n'est-ce qu'un maquillage de communicants ?

Non c'est structurel. L'orientation a changé en 2002 et s'est accélérée en 2005 par l'acquisition d'un infogéreur, la société Artful. Nous sommes passés d'un mode hébergement simple de serveurs à l'infogérance d'applications.

Quels services managés proposez-vous ?

Le management d'application client, simple ou complexe, site Web, intranet, technologie Oracle, WebSphere et serveurs d'application Java. Notre particularité, c'est aussi la gestion des réseaux clients, VPN MPLS, ou IPSEC avec engagements sur la qualité de service (SLA et pénalités).

Quels autres services managés pourraient encore selon vous être proposés à l'avenir ? Quels sont vos projets en ce sens ?

Des plateformes européennes virtualisées (cloud computing), des solutions de streaming packagées. L'extension des applicatifs infogérés, ERP de type SAP, Oracle...

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"Nous réservions ces solutions de virtualisation aux serveurs de pré-prod et développement" © Cécile Debise / Benchmark Group

ASP, SaaS, Cloud computing... on finit par ne plus s'y retrouver. Est-ce qu'il y a réellement une différence entre ces trois appellations ?

ASP et SaaS sont synonymes. Il s'agit de la mise à disposition d'une application sur une plateforme multi-user. Le Cloud Computing, c'est la mise à disposition d'une plateforme distribuée, CPU, RAM, disques. Cette plateforme est éclatée sur un ensemble de nœuds avec une couche d'abstraction au-dessus.

Microsoft se met au Cloud, tout comme Salesforce, et sans doute bientôt d'autres éditeurs. De nouveaux concurrents pour vous avec leurs propres datacenters ?

Non nous ne sommes pas sur les mêmes métiers. Le notre est de fournir une plateforme dédiée à nos clients. Charge à eux d'exploiter commercialement leurs applications.

J'entends depuis peu, crise oblige, dire que ces services externalisés peuvent permettre de réduire ses coûts ? Concrètement, de quelles façons cela peut-il être le cas ?

Nos équipes techniques sont mutualisées sur plusieurs projets. Elles interviennent 24 heures sur 24, soit sur demande de changements soit sur incidents. Avoir une telle équipe pour un seul projet est évidemment très couteux et encore plus dans la situation actuelle.

L'entreprise ne doit-elle pas avoir une taille critique pour bénéficier réellement des économies ? Quelles sont les conditions ?

Non, ce n'est pas la taille de l'entreprise qui est le critère mais celle du projet. Certains de nos clients, sociétés du CAC40, ont des mini projets, comme un hébergement SPIP sur deux serveurs, alors que dans le même temps des pure-players nous confient l'intégralité de leurs systèmes d'information.

Les hébergeurs ont longtemps été frileux à l'égard de la virtualisation. Qu'en est-il pour Claranet ?

Nous l'avons été. Nous réservions ces solutions aux serveurs de pré-prod et développement. Sur 2008, nos équipes se sont formées et certifiées sur VMware et Xen. Depuis nous proposons ces technologies pour des plateformes de production.

Recommandez-vous la virtualisation dans le contexte actuel ? Cette technologie peut-elle permettre de faire des économies ?

Ce n'est pas le seul but, mais bien sûr c'est la piste préférée pour le Green-IT. Consommer (RAM, CPU, Disques et donc électricité) en fonction de l'usage, c'est l'idéal. Dans le contexte d'une pénurie d'espace dans les datacenters, c'est un cap à maintenir. La virtualisation est appropriée pour maintenir en condition opérationnelle des applications vieillissantes, sans TMA (CoBOL, Application sous DOS, NT4, ..).

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"Le ratio performance / chaleur est meilleur pour les serveurs lames" © Cécile Debise / Benchmark Group

Mais virtualisation et serveurs blades posent aussi des problèmes de consommation d'énergie (densité). Comment répondez-vous à cette problématique ? La virtualisation comme future cause du réchauffement climatique ?

La densité acceptée dans les datacenters varient entre 1 KW/ metre² à 4 KW /metre² (haute densité). Le nombre de serveurs, blade, 1U, ou en châssis, à placer dans les baies ne dépend que de ces limites.

Le ratio performance / chaleur est meilleur pour les serveurs lames. Il n'y aura pas plus d'impact sur l'environnement en choisissant des serveurs lames. Ce sont les serveurs allumés et avec faible audience (usage) qui sont les véritables gaspilleurs.

De l'externalisation pour faire des économies d'accord, mais ne faut-il pas penser aussi à assurer la disponibilité ? Que peut apporter un prestataire en matière de PCA ou PRA ?

Nos solutions de stockages et PRA sont réparties sur des sites multiples à travers l'Europe, et encore une fois mutualisées. Le client n'a pas à en supporter les coûts directs. Les coûts de ces solutions restent élevés, ce qui constitue un frein pour des projets ne nécessitant pas un fort niveau de disponibilité ou de sécurité.

Claranet est-il certifié ISO 27000 ? Si non, pourquoi ?

Le groupe Claranet est certifié ISO9001 et nous sommes dans une démarche ITIL depuis un an et demi. En 2008, l'ensemble de nos équipes techniques ont obtenu la certification ITIL v2 et la formation ITIL v3. Depuis le dernier trimestre 2008, nous appliquons les best practices avec l'application des procédures de changement et de gestion des incidents.

Pour les sites à gros trafic avez-vous des solutions adaptées ? Quelles architectures recommandez-vous ? Et quels outils exploitez-vous pour manager au mieux ces systèmes ?

Pour les sites à fort trafic, nous préconisons bien évidemment du load balancing avec des fermes de serveurs. C'est la solution que nous avons mise en place pour l'AFM au moment du week-end du Téléthon, pour répondre à leurs exigences de disponibilité à 100% et de performance.

Nos équipes techniques suivent en temps réel le comportement des plateformes grâce à nos outils de monitoring distribués (internes et externes). Nous complétons les plateformes avec des solutions de caching permettant d'absorber de très forts pics d'audience, plusieurs Gbps, comme lors d'événements survenus pendant le Vendée Globe, hébergé par Claranet.

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"Nous prévoyons une augmentation de 10% de la taille de nos équipes techniques en 2009" © Cécile Debise / Benchmark Group

Est-ce que les sites dits Web 2.0, qui peuvent générer un fort trafic, représentent une évolution des pratiques en matière d'hébergement ? Ou finalement un site reste un site, qu'il soit 1.0 ou surement un jour 3.0...

Ils consomment plus de ressources, bandes passantes, CPU, et nécessitent plus d'attention. Des solutions accélératrices commencent à voir le jour et seront pour les hébergeurs à implémenter cette année.

Est-ce qu'avec la crise vous ne craignez pas que les entreprises soient plus exigeantes en termes de prix, voire même renégocient leurs contrats d'hébergement ?

C'est une réalité, pas seulement liée à la crise. La concurrence se développe. Nos clients renégocient en termes de prix et de services.

En 2009, les entreprises risquent manifestement de devoir réduire leurs dépenses IT. Et vous ? Cherchez-vous aussi à faire des économies ?

Sur le dernier trimestre 2008, les internautes français ont dépensé 4 milliards d'euros contre 3 l'année précédente. Les entreprises peuvent retarder leurs projets mais pas les annuler. Elles ont pris conscience que le développement internet est un passage obligé.

Comme toute société, nous contrôlons et optimisons nos coûts mais pas sur les ressources humaines, garantes de notre qualité. Nous prévoyons une augmentation de 10% de la taille de nos équipes techniques en 2009.

A titre personnel, est-ce que le crack boursier vous a fait perdre de l'argent ? Sur qui aviez-vous misé ?

François a arrêté les jeux de hasard depuis 2003. Cama a tout misé sur le prochain Euro Millions.

Merci pour vos questions ! A très bientôt