ToIP dans le cloud : envisagez des solutions hybrides

La téléphonie sur IP en mode cloud présente de grands avantages mais aussi divers inconvénients. Une approche progressive peut être préférable à un plongeon soudain dans le grand bain.

La téléphonie sur IP, ou ToIP (Telephony Over Internet Protocol), va-t-elle massivement basculer vers le cloud. Une telle solution peut présenter de grands avantages pour une entreprise : rationalisation des équipements, réduction des investissements, flexibilité dans l’utilisation du service et son évolution, etc.
Elle répond particulièrement bien à deux grandes préoccupations actuelles: l’évolution vers l’« informatique verte » (« Green IT ») et l’adaptation au « nomadisme » de salariés qui, lorsqu’ils ne sont pas dans l’entreprise, travaillent chez eux… ou à l’autre bout du monde.
La cause est donc entendue ?
Ce n’est pas si sûr ! Une solution de téléphonie « en nuage » hébergée par un opérateur tiers impose un chemin de migration complexe. Les impacts sur l’infrastructure réseau ne sont pas anodins. Ses fonctionnalités prédéfinies ne s’intègrent pas toujours aisément avec le système d’information existant ou avec les applications métiers. Ses évolutions sont définies par le prestataire et non par les besoins de l’entreprise. Elle ne facilite pas l’accompagnement des utilisateurs dans l’adoption de nouveaux usages. Enfin, le coût des services hébergés peut être supérieur à celui d’un service local.

La question se complique encore si l’on choisit une solution open source
, telle qu’Asterisk. Si grands soient leurs atouts, ces offres « cloud ready » présentent aussi un vrai risque : en cas de dysfonctionnement, l’entreprise utilisatrice n’a pas d’interlocuteur de référence. C’est pourquoi, un peu paradoxalement, ces solutions libres de droit restent principalement l’apanage de grandes administrations ou de grandes entreprises qui disposent des compétences humaines requises pour les maîtriser.
En réalité, il n’existe pas de solution « à taille unique », uniformément valable pour toutes les entreprises. Pour commencer, le choix n’est pas entre « zéro cloud » et « tout cloud » : le ciel n’est pas uniformément bleu ou gris ! Des approches hybrides permettent de conserver le meilleur de chaque modèle et de se familiariser tranquillement avec les avantages et les limites du cloud. Par exemple, on pourra externaliser des applications apportant de nouveaux usages dans l’entreprise, comme la messagerie instantanée, les conférences web ou le partage documentaire. Puis éventuellement les internaliser une fois les usages installés.
Mais cette possibilité, loin de simplifier la décision, accroît sa complexité pour l’entreprise : comment choisir le bon assortiment de services hébergés avant d’en avoir l’expérience ? Réponse : en faisant appel à l’expérience d’autrui. Un intégrateur-conseil capable de proposer un large éventail de solutions, de modes d’hébergement et de prestataires doit permettre à l’entreprise de faire des économies, de gagner du temps, de préserver des marges d’évolution et de réussir une transition en douceur.
On peut travailler dans le nuage et garder les pieds sur terre !