Virtualisation des datacenters : la dernière frontière

Le réseau est un élément-clé qui, lui aussi, nécessite une approche de virtualisation. Et plus particulièrement si l'on envisage des milliers de machines virtuelles activables au sein des centre de données de l'entreprise.

Face à des besoins en capacités de traitement remettant perpétuellement en question l'espace, la puissance et la climatisation disponibles, le marché s'est tourné vers la virtualisation des serveurs pour garantir une maximisation des ressources. Le fait de constater que des centaines de serveurs n'étaient exploités qu'à 5% de leurs capacités a été décisif, et la virtualisation a également joué un rôle de vecteur d'économies d'énergie et de réduction des budgets d'infrastructures.

De multiples machines virtuelles (VMs - Virtual Machines) peuvent être créées sur une même plate-forme physique, ce qui aboutit à une notable augmentation de l'efficacité des datacenters, via une plus grande capacité de traitement sur un plus faible nombre de machines. Au fur et à mesure que la charge augmente sur les serveurs physiques, les VMs peuvent "migrer" sur d'autres serveurs disponibles, afin de respecter les agréments de niveaux de services (SLA) et les temps de réponse. Lorsque la charge diminue, les VMs migrent dans l'autre sens pour permettre une consolidation sur moins de serveurs, les serveurs inutilisés étant alors coupés pour économiser l'énergie.
 
La virtualisation permet également d'augmenter la disponibilité des applications, puisque les machines virtuelles peuvent être plus rapidement réactivées sur un nouveau matériel en cas de panne d'un serveur physique. Les VMs peuvent aussi être migrées par anticipation lorsque sont prévues des opérations de maintenance ou de mise à jour.
 
Quoi qu'il en soit, le succès de la virtualisation s'accompagne immanquablement d'une certaine augmentation des complexités et des tâches. Les commutateurs réseau en place ne connaissent pas la notion de VM, ce qui expose au risque de rupture du service et à des brèches sécuritaires, du fait de la mauvaise configuration du réseau, avec pour conséquence l'interdiction de pousser plus loin la virtualisation, notamment via la création de datacenters dynamiques ou de type "cloud".
 
Pour pouvoir exploiter pleinement les avantages de la virtualisation des serveurs, les datacenters doivent permettre des mouvements dynamiques et automatiques de VMs, tout en protégeant leur sécurité et en maintenant leur accessibilité.
 
Les commutateurs réseaux actuels, qui n'intègrent pas la notion de VM, engendrent des problèmes à la fois pour les administrateurs réseaux et serveurs, puisqu'ils les brident dans l'exploitation maximale de la virtualisation et dans la gestion du nouvel environnement.
 
Une approche plus complète de la virtualisation s'impose pour en tirer tous les bénéfices. Ceci signifie que si certains l'abordent de manière globale et pragmatique, le fait de la limiter aux seuls serveurs en réduira obligatoirement les retombées.
 
La virtualisation du réseau représente le dernier défi à surmonter en matière de virtualisation des datacenters. Le réseau est un élément-clé qui, lui aussi, nécessite une approche de virtualisation, plus particulièrement si l'on envisage des milliers de machines virtuelles activables sur l'ensemble du périmètre d'entreprise. C'est cette même agilité qu'il faut instaurer au niveau du réseau : avec des serveurs fonctionnant à 90% de leurs capacités, l'infrastructure réseau devra être en mesure de répondre avec les mêmes niveaux de bande passante et de performances.
 
Dans un environnement au sein duquel les VMs sont constamment créées, déplacées et retirées, les règles de réseau doivent automatiquement "suivre" les VMs, afin de garantir la sécurité et l'intégrité des applications. Les responsables informatiques ont également besoin d'une visibilité claire en temps réel sur les trafics de chaque VM, et pas seulement d'un contrôle des trafics par ports physiques, ce qui est malheureusement le cas de la plupart des commutateurs en service actuellement.
 
Le support efficace d'un réseau "cloud" virtualisé est une notion qui devient cependant plus aisée, en raison des nouvelles solutions que propose le marché. La dernière frontière à franchir dans la virtualisation des datacenters est atteinte, grâce à l'émergence de nouveaux outils dédiés de virtualisation réseau. Les datacenters seront ainsi mieux équipés pour virtualiser plus efficacement leurs infrastructures réseaux, et pour tirer un parti maximum associé à une approche totale du concept de virtualisation.