2009, l'année de la mobilité ?

Cette question nous l’avons entendu maintes et maintes fois. Elle est souvent consécutive à l'essor d'une technologie ou la mise en avant d'un Business Model d'une start-up originale. Mais revenons sur quelques dates clés de son histoire.

On présente souvent les années 1999-2000 comme l'année 0 de la mobilité. Pourquoi?


Simplement parce que cela correspond au véritable lancement de l'Internet mobile avec les différents services WAP sur téléphone. C'est notamment la promesse de surfer sur le web et de commander des produits à tout instant où que vous vous trouviez. C'est la mise en place d'un réseau plus fiable (le GSM et son pendant, le GSM DATA) qui permettrait enfin d'ouvrir notre téléphone à d'autres moyens de communication que la voix. Ces années connurent l'engouement des grandes sociétés et des grands patrons pour ce nouvel eldorado que représentait la convergence : cinéma, télévision, musique, et Internet sur téléphone.

 

Les entreprises françaises de l'époque étaient disposées à se lancer "dans l'aventure mobile" en fournissant à leurs forces vives un appareil communiquant leur permettant d'être plus réactives et plus promptes à prendre des décisions sur le terrain.

 

La suite, nous la connaissons que trop bien : des services WAP inadaptés, sans véritable valeur ajoutée en terme de contenu, des accès trop long (plus de 20 secondes pour accéder à la page d'accueil du site), une ergonomie défaillante liée à la technologie et au matériel lui-même. Très rapidement les entreprises ont préféré suspendre leur investissement dans des projets nomades pour se consacrer à d'autres technologies.

 

Les années suivantes ont été une "longue traversée du désert" pour les entreprises qui avaient misé sur l'essor de la mobilité en France (éditeurs comme SSII spécialisées).

 

Pourtant, les années 2001-2005 furent très intenses en terme de nouveautés technologiques nomades...

 

En vrac, et sans ordre chronologique pré-établi, l'univers mobile a connu la percée de l' i-mode, lancé avec succès par Bouygues Telecom en France et qui corrigeait plusieurs problèmes inhérents au WAP ; la mise en place du réseau GPRS qui a permis entre autre l'avènement des solutions nomades professionnelles; la percée du Blackberry et des solutions de messagerie nomade ; la présence plus importante de grands acteurs comme Microsoft ou Nokia.

 

De nouvelles technologies sont apparues telles que le stylo électronique créé par la société Anoto, le clavier virtuel, les tablettes PC, les technologies sans fil (Bluetooth, Wi-Fi)... Malheureusement, durant cette période, les investissements des entreprises françaises dans l'informatique nomade sont restés confidentiels, même si de grands projets ont commencé à fleurir ici et là.

 

Alors l'année 2009 sera t-elle dans la même lignée ?

 

Plusieurs facteurs m'invitent à penser que cette année risque d'être porteuse en terme d'investissement mobile :

 

1. Les technologies de communication sont de plus en plus performantes et matures. L'avènement des technologies EDGE, UMTS et 3G+ permet la multiplication de services à valeur ajoutée (visioconférence, expertise à distance...). Les connexions sont plus fiables ce qui offre la possibilité de consulter des sites WEB ou d'accéder à sa messagerie (le Blackberry en est l'exemple le plus concret).

 

2. Des applications nomades de grande envergure ont été déployées en France (projet SNCF, RATP, PHOTOMATON par exemple), ce qui génère inévitablement de nouvelles références et de belles Success Story.

 

3. Les entreprises intègrent de plus en plus dans leur budget prévisionnel une ligne consacrée à des applications nomades, même si 2008 a confirmé que l'effort des entreprises s'est porté principalement sur la messagerie mobile.

 

4. Les matériels sont de plus en plus performants et intègrent de plus en plus de fonctionnalités (GPS, Wi-Fi, Bluetooth, Appareil photo numérique, clavier, création de blogs automatique, interfaces multi-touch...).

 

5. L'essor des technologies de géolocalisation (GPS) et de la navigation routière (OffBoard/OnBoard).

 

6. Des éditeurs "classiques" intégrent maintenant des extensions de mobilité sur tous leurs produits (SAP, Microsoft, Oracle, SalesForce.com, ...).

 

7. Les applications nomades sont désormais sécurisées par des outils tiers (tels que les produits Sybase ou Sparus) et peuvent être administrées à distance comme tout PC présent dans l'entreprise. Le matériel nomade est maintenant complètement intégré dans l'entreprise et géré par la DSI ou la RSI en toute transparence.

 

8. La création d'un "responsable mobilité" au sein des entreprises qui sert de lien entre le prestataire, la DSI et les responsables métiers.

 

9. Une meilleure approche des besoins nomades ainsi que de leurs coûts

 

10. La consolidation des acteurs principaux de la mobilité et la prise en compte de l'activité nomade dans les grandes SSII (Logica-CMG-Unilog, Capgemini) ont permis d'assurer une plus grande couverture et d'atteindre des comptes plus importants.

 

11. Enfin, les entreprises ne considèrent plus la mobilité comme un gadget, mais comme un véritable outil de productivité.

 

Il s'agit véritablement de signes encourageants et nous n'avons pas évoqué les progrès technologiques qui risquent également d'apporter un plus non négligeable à l'entreprise, comme l'émergence et l'explosion de la technologie RFID, les nouvelles technologies d'interface Homme Machine (comme proposent les terminaux iPhone, Samsung, Google, Microsoft) les technologies QR codes, les nouvelles technologies de communication tels que NFC, WIBREE, ou le Web Mobile 2.0.

 

Si l'année 2009 n'est pas l'année de la mobilité, elle apportera néanmoins son lot de nouveautés technologiques et de nouveaux usages. Être constamment dans un marché dynamique et novateur, peut être est-ce là le véritable attrait de cet écosystème ?