L’informatique est-elle consommatrice d’énergie ?

A mesure que les techniques progressent, la consommation énergétique des équipements informatiques augmente. Les économies d'énergie restent possibles néanmoins. La démarche passe notamment par une modification des politiques d'achat et des habitudes des salariés.

Dans une société tertiaire telle que la nôtre, la part de la consommation électrique due aux équipements informatiques bureautiques est de l’ordre de 10 à 25 %, tandis que la consommation électrique d’un employé pour le poste bureautique est estimée à environ 878 kWh par an, soit autant que cinq réfrigérateurs domestiques (source : ADEME).

Or, à mesure que les techniques progressent, la consommation énergétique des équipements informatiques augmente. Les ordinateurs personnels, les périphériques, les serveurs de données, réclament des quantités d'électricité toujours plus importantes. Selon le Gartner Group, le poste "alimentation" des centres de données devrait représenter plus de 30% de leurs dépenses en 2010, contre environ 10% aujourd'hui. L'enjeu est donc de consommer moins pour dépenser moins.

La plus grande part des économies se fera certainement dans les salles serveurs. A une condition : que la réflexion sur la consommation d'énergie soit menée dès le processus d'achat afin d'intégrer les besoins énergétiques des équipements, que ce soit pour l'alimentation, la climatisation ou la ventilation. Sinon il s'avèrera rapidement inutile de négocier un rabais sur des serveurs si les frais de fonctionnement ne sont pas pris en compte dès le départ. 

Une autre piste à envisager est celle de la répartition des salles de serveurs sur l'ensemble du territoire. Aujourd'hui centralisées dans quelques grandes régions, les salles de serveurs pourraient à l'avenir être installées à proximité des utilisateurs. L'énergie dégagée serait alors récupérée pour d'autres usages tels que le chauffage des locaux, par exemple. Les gains pour l'entreprise deviendraient alors plus gratifiants qu'une simple économie sur la facture d'électricité.

Bien entendu, toutes ces projections appartiennent encore au domaine de la prospective et seul l'avenir dira si ces pistes envisagées aujourd'hui s'avèreront réalistes.

Les mesures relatives aux matériels ne dispensent pas de sensibiliser l'ensemble des utilisateurs de l'entreprise. Une première piste d'optimisation de la consommation d'énergie est l'utilisation des modes veille, qui permet de diviser la consommation électrique par 2 à 2,5 : mise en veille de l'écran au bout de 10 minutes, mise en veille de l'unité centrale au bout de 20 minutes, dispositif de veille sur l'imprimante, etc. De même, inciter chaque salarié à éteindre son poste en fin de journée est une mesure peu contraignante mais qui génère des économies d'énergie importantes.

Les responsables des achats doivent préférer les matériels qui consomment moins d'énergie, quitte à les payer plus cher lors de l'achat.

Ainsi, les écrans LCD consomment 1,5 fois moins d'électricité que les écrans cathodiques. Pour tous les autres produits informatiques, le label Energy Star de l'Union Européenne (www.eu-energystar.org/fr/) est une ressource précieuse. Il permet de comparer rapidement plusieurs matériels afin de choisir les modèles les plus efficaces en termes de rendement énergétique et de performance.

Pour agir sur les consommations d'énergie des postes informatiques, un peu de bon sens s'avère plus efficace que de grandes mesures. Commençons par améliorer l'existant et par proposer des mesures simples à mettre en oeuvre.