Oracle rachète Sun pour 7,4 milliards de dollars "Oracle investit des marchés applicatifs sur lesquels il n'était pas le mieux positionné"

Oracle était-il le mieux placé pour racheter Sun ?

C'est une assez grande surprise. Car de tous les acteurs sur les rangs pour racheter Sun, dont IBM, HP et Oracle, celui qui avait le plus d'intérêt à se rapprocher de Sun par rapport à sa stratégie Java était IBM.

renaud finaz de vilaine est directeur marketing de micropole-univers
Renaud Finaz de Vilaine est directeur marketing de Micropole-Univers © Micropole-Univers

Le fait qu'Oracle l'ait emporté n'est pas forcément un mal car il n'avait pas encore des gammes logicielles complètes à destination des stations de travail mais était davantage renommé pour ses applications ERP, CRM et BI. 

Avec cette acquisition, il rentre donc de plain-pied dans le monde des serveurs sous technologies libres, bien qu'il connaissait Java par la lorgnette des Java Beans qu'il a lui-même créés.

Quelles synergies applicatives vont se dégager ?

Oracle va trouver chez Sun une grande variété d'applications sur lesquelles il n'était pas forcément positionné en tant que leader ou acteur clé. Par exemple dans le domaine de la gestion des identités et des portails Web. 

Il est en cela très concevable de faire coexister au sein d'un même éditeur des offres Open Source et des offres propriétaires en proposant par exemple de la gestion de contenus Open Source avec un portail Web propriétaire.

La complémentarité des offres est apparue de surcroît assez raisonnable aux yeux des marchés boursiers. L'action Sun a enregistré une surcote de plus de 40% par rapport à sa valeur à la clôture vendredi dernier.

"Il est très concevable pour un éditeur de faire coexister à la fois des offres Open Source et propriétaires"

MySQL doit-elle être refondue ou continuer à vivre sa vie ?

J'estime qu'Oracle devrait la conserver coûte que coûte bien qu'elle apparaisse sur certains aspects comme une technologie concurrente de la sienne. Ce qui inspire tout de même confiance, c'est le passif de l'éditeur en matière de rachat car à chaque occasion, il a prouvé sa volonté et sa détermination à faire vivre les offres des sociétés rachetées de manière totalement indépendante. Là où d'autres, à l'image du rachat de BO par SAP, ont fini par dissoudre les offres rachetées dans leurs propres gammes.

D'autre part, le monde du libre commence à prendre une part non négligeable du marché logiciel et il serait bien dommage qu'il passe à côté.  

Renaud Finaz De Vilaine est directeur marketing de Micropole-Univers.