Cloud : vers une révolution des business models

Cloud : vers une révolution des business models Les entreprises repensent leurs modèles de ventes et de relation client grâce au cloud. Un sujet abordé lors de la table ronde inaugurale du Cloud Computing World Expo, à laquelle les DSI de Louis Vuitton et de Kompass ont participé.

Comment réussir sa mutation vers le cloud ? Quels nouveaux business models émergent grâce au cloud ? Avec quelles conséquences sur l'organisation et les ressources humaines de l'entreprise ? Telles ont été les principales questions abordées à l'occasion de la table inaugurale de la première journée de la 5e édition du Cloud Computing World Expo. Un événement dont le JDN est partenaire.

A la table, plusieurs intervenants de différents horizons ont exposé leurs avis sur ces vastes problématiques, dont les DSI de Kompass (Pierrick Pétain) et de Louis Vuitton Malletier (Franck Le Moal), qui ont notamment eu l'occasion de mettre en avant la place du cloud dans l'évolution de leur business model.

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Pierrick Pétain, DSI de Kompass. © Cécile Debise / CCM Benchmark

Si aujourd'hui les entreprises (TPE/PME mais également des grands comptes comme Alstom, Essilor, Lafarge...) se tournent avec gourmandise vers le cloud, c'est notamment pour rationaliser leur infrastructure informatique. Mais pas seulement : ainsi, on observe en France les prémices d'une mutation des modèles de ventes et de la relation client des entreprises initiée par le cloud.

Le cloud pour accompagner le Time to Market

Pour le spécialiste en études sectorielles Kompass, dont la DSI compte une cinquantaine de collaborateurs, le cloud a accompagné un changement complet d'organisation, induit par un mouvement aussi massif que stratégique vers le digital. "Nous avons engagé une refonte complète de notre système d'information et avons basculé notre infrastructure Oracle Weblogic vers l'offre de cloud public Microsoft Azure", a fait savoir Pierrick Pétain, DSI de Kompass.

Au cœur de la démarche de Kompass : se donner les moyens pour accompagner sa capacité d'innovation et accélérer le "Time to Market" de ses produits en resserrant ses liens avec les métiers, en particulier avec les directions marketing et des études. "Le cloud nous permet de rassurer les métiers sur notre capacité de réactivité, et de resserrer le cycle de développement d'une étude sur deux semaines", a expliqué Pierrick Pétain.

Louis Vuitton : une app mobile Salesforce au cœur de la relation client 

Mais ce n'est pas tout. Le cloud va non seulement procurer davantage de réactivité à Kompass, mais va également l'aider à repenser son modèle de commercialisation d'études, qui s'appuie en majorité aujourd'hui sur ses commerciaux terrain. "L'objectif est d'inverser la part des ventes en ligne avec celles des ventes physiques d'ici deux ans. Cela va aussi nécessiter de repenser nos relations partenaires en les impliquant dans ce nouveau processus de ventes", indique Pierrick Pétain.

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George Epinette, vice-président du Cigref. © Cécile Debise / CCM Benchmark

Le cloud est également au cœur des enjeux métiers de nombreux clients d'IBM, dont en particulier Trace, spécialisé dans le retraitement et la dépollution des déchets de la SNCF. "Le cloud permet à Trace de remonter des informations en temps réel sur l'ensemble du processus de retraitement des déchets à l'échelle internationale", a fait savoir Juliette Macret, Cloud Leader d'IBM.

Chez le géant du luxe Louis Vuitton, le cloud est utilisé pour répondre à de multiples enjeux, dont ceux liés au stockage (via un mix de cloud privé et d'on-premise) ainsi qu'à l'évolution de son processus de ventes de produits en boutiques. "Nous avons souhaité remettre le vendeur au cœur de la relation avec le client, et avons équipé 1 500 d'entre eux d'une app mobile Salesforce sur tablettes qui va les aider à accroître leur connaissance des informations clients", a fait savoir Franck Le Moal, DSI de Louis Vuitton.

Le TCO du cloud en question

Le DSI n'en dira cependant pas plus sur les fonctionnalités précises proposées par cette nouvelle application, tout en indiquant que 4 à 5 000 vendeurs vont à moyen terme être équipés. Pour mener à bien ce projet, la DSI de Louis Vuitton (250 personnes) a œuvré de concert avec la direction retail du groupe qui s'est d'ailleurs révélée, aux dires de Franck Le Moal, "extrêmement partie prenante et pushy".

Si le cloud joue un rôle de premier plan dans l'évolution des business models des entreprises, cela n'empêche pas ces dernières de rester critiques vis-à-vis de son utilisation. "Le TCO du cloud est un point à travailler, et la dimension de valorisation complète du cloud sur plusieurs années reste encore un peu floue", explique Franck Le Moal.

Un avis partagé par le Cigref : "Il faut se montrer capable d'évaluer le risque et l'incertitude des coûts de transition liés au cloud. Or il est très difficile de les évaluer sur le long terme", a prévenu George Epinette.