Mark Hurd à Paris pour vendre le cloud Oracle

Mark Hurd à Paris pour vendre le cloud Oracle Grand show de Mark Hurd devant plusieurs centaines de DSI français ce vendredi. Le co-PDG d'Oracle oriente désormais tout son discours sur le cloud et la transformation.

Lors de son premier voyage à Paris comme nouveau co-PDG d'Oracle, Mark Hurd n'a globalement pas déçu. Devant un parterre de plus de 300 DSI invités ce 21 novembre à l'Espace Pierre Cardin à Paris, l'homme a orienté tout son discours sur la transformation numérique : les entreprises n'ont plus le choix, elles doivent désormais rattraper les wagons de l'innovation IT des géants du Web. En particulier si elles désirent ne pas décevoir les nouvelles générations, attirer les meilleurs diplômés et les fidéliser, sans les frustrer. "A l'heure où d'ailleurs les jeunes n'hésitent plus à exprimer leur sentiment de frustration sur les réseaux sociaux", note le CEO. Quelle est la réponse d'Oracle à ce défi ? Le Cloud, répond Mark Hurd. "Et nous avons le meilleur", martèle le nouveau patron. 

Le PaaS et le SaaS au centre de la stratégie d'Oracle

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Mark Hurd, le nouveau PDG d'Oracle, s'est prêté aux questions des journalistes pendant une heure à la suite de sa conférence plénière. © JDN / Antoine Crochet-Damais

Puis Mark Hurd d'insister sur les solutions apportées par son groupe en matière de services de plateforme (PaaS), reposant sur son offre de base de données et l'environnement Java. Mais aussi sur les multiples applications SaaS désormais proposées par Oracle dans de très nombreux domaines (ERP, marketing, gestion des talents...).

Côté cloud d'infrastructure (IaaS), Mark Hurd se fait moins insistant. "C'est de la commodité", souligne-t-il. Il est vrai que sur le terrain du IaaS, Oracle n'a jamais voulu se positionner parmi les leaders. Pour preuve, les partenariats que le géant informatique a signé avec Amazon et Microsoft qui prennent en charge désormais sa base de données et ses middleware sur leur cloud respectif. Quant à Salesforce, il a décidé de faire reposer toute son offre SaaS à 100% sur les technologies Oracle.

Mais l'éditeur de Redwood Shores n'en investit pas moins dans un réseau de 19 data centers partout dans le monde. "Nous en avons 6 en Europe", souligne Mark Hurd. Lors de son dernier événement OpenWorld fin octobre, Oracle a en effet annoncé l'ouverture de deux nouveaux centres de données sur le vieux continent. Venant compléter ses infrastructures du Royaume-Uni et des Pays-Bas, ils sont situés en Allemagne (à Francfort et Munich). Des data centers qui ont pour but de lancer l'offre cloud d'Oracle en Europe (Oracle ERP Cloud, Oracle HCM Cloud et Oracle Sales Cloud, ainsi qu'Oracle Service Cloud et Oracle Talent Management Cloud).

"Dans nos data centers, nous gérons déjà 400 pétabytes de stockage, et des dizaines de milliers de serveurs", détaille Mark Hurd, tout en précisant qu'il s'agit de données compressées sur les toutes dernières générations de serveurs d'Oracle.

Et Docker Monsieur le CEO ?

A la question de savoir comment il préserve les données de ses clients du Patriot Act américain, Mark Hurd souligne que toutes les informations stockées dans les clouds du groupe sont systématiquement chiffrées. "Nous pourrions être éventuellement amenés à les fournir si les autorités américaines nous le demandent, mais elles devront se débrouiller avec des disques cryptés. C'est aussi un élément qui assure aux clients que nous n'avons pas accès à leurs données", explique le PDG. Et pour permettre de migrer en douceur vers le nuage, Mark Hurd souligne tout le travail réalisé par ses équipes techniques pour faciliter l'intégration entre les systèmes d'Oracle installés en interne (Siebel, PeopleSoft...) et ses nouvelles offres cloud. 

D'aucun affirmeront que Mark Hurd n'est pas un profil technique, laissant ces questions à John Fowler, son vice président exécutif Systems. Mais depuis septembre dernier et le départ de Larry Ellison, il est désormais CEO (poste qu'il partage avec Safra Catz, ex co-présidente et ancienne directrice financière). Or, nous lui avons demandé quelle était sa position sur Docker : cette technologie de cloud orientée container virtuel. Il ne connaissait pas. Pourtant, les plus grands clouds de la planète se sont tournés les uns après les autres vers cette solution. C'est le cas de Google, Microsoft, Amazon, DigitalOcean, et plus proche de nous d'OVH. Alors comment Oracle, qui pourtant oriente désormais tout son discours sur le cloud, a pu passer à côté de Docker... Ce n'est pas un épiphénomène. C'est le patron d'Oracle qui parle. Et d'ailleurs, lors du dernier Oracle OpenWorld, pas un mot sur Docker non plus.