Outscale, l'anti-Amazon Web Services français Tina OS, le système d'exploitation cloud d'Outscale

Parmi les choix stratégiques d'Outscale, celui, plutôt étonnant de développer sa propre plateforme de cloud. Plutôt que de s'appuyer sur OpenStack, Laurent Seror a jugé nécessaire d'engager ce développement très structurant pour l'avenir d'une start-up : "je suis depuis plusieurs années l'évolution des outils d'industrialisation des hébergeurs et fournisseurs cloud. Il existe beaucoup d'outils, et j'avais mis en place chez Agarik une des premières offres cloud en France, c'était Cloud Maker qui était basé alors sur Hyper-V et se basait sur le Datacenter Toolkit de Microsoft. J'ai testé toutes les solutions du marché, dont Swift, la partie stockage d'OpenStack et les tout débuts de leur solution d'hébergement de machines virtuelles", raconte le PDG d'Outscale. "A l'époque, en 2010, la solution la plus évoluée était Eucalyptus, une solution open source qui avait alors de nombreux défauts, notamment en termes de montée en charge. C'est ce qui explique qu'il y a un an Eucalyptus ait dû refaire son architecture." 

OpenStack : une solution jugée complexe par Outscale

intérieur d'un data center d'outscale.
Intérieur d'un data center d'Outscale. © Outscale

Alors qu'il démarre l'activité d'Outscale, le responsable juge alors, en 2010, qu'aucun outil ne correspond à sa vision industrielle du cloud. "Nous n'avons pas trouvé de telles solutions à l'époque et c'est pour cela que nous avons lancé ce développement de Tina OS. Le fait d'être un spin-off de Dassault Systèmes nous a aussi apporté cette capacité à construire des logiciels extrêmement complexes de manière industrielle, c'est notre ADN. Cela peut paraître un challenge, mais ce ne l'est pas pour des gens avec cet ADN." Aujourd'hui, Tina OS, qui s'appuie sur Linux et l'hyperviseur KVM offre une cinquantaine de services.

5 ans après ce choix, Laurent Seror ne regrette pas sa décision de ne pas s'appuyer sur OpenStack : "L'histoire a montré que ceux qui sont partis sur OpenStack n'ont pas réussi à fournir un cloud public digne de ce nom. La gouvernance d'OpenStack est complexe, les acteurs qui y participent, dont certains ont leurs propres offres de cloud, n'ont pas toujours intérêt à ce que cela fonctionne. Une difficulté d'OpenStack, c'est la cardinalité. Il est possible d'utiliser un très large choix de solutions matérielles mais l'interopérabilité de la solution est très complexe à mettre en œuvre. En outre OpenStack vit des Big Bang architecturaux et techniques tous les 6 à 12 mois. L'architecture n'est pas stable, connait des problèmes de gouvernance, c'est très compliqué d'investir sur une telle plateforme."