Les indicateurs clés de performance (KPI) du cloud Les indicateurs techniques

Le volet technique est sans doute le plus facile à évaluer quant aux performances des éditeurs de cloud. D’abord parce que ce volet est régulièrement mesuré à travers divers indices comme le comparatif mensuel JDN/CloudScreener/Cedexis. "C’est un peu comme dans l’informatique traditionnelle", résume Christophe Legrenzi d’Acadys. "Pour l’accès réseau et les machines, on se concentrera surtout sur la disponibilité, les capacités de traitement et le temps de réponse."

50 millisecondes de temps de réponse considéré satisfaisant

Christophe Legrenzi est président d’Acadys.  © Acadys

Partant de là, tout dépend si l’application est "critique" ou non. Dans l'e-commerce, on privilégiera les services Premium, soit un taux de disponibilité mensuelle de 99,99% (Tier 4), ce qui, en cas de défaillance, représente vingt-quatre minutes d’interruption cumulée en un an. A 99,98% de taux de disponibilité, la durée d’interruption passe à une heure par an. Et ainsi de suite. Un ratio à rapprocher du chiffre d’affaires d’un acteur comme Amazon : 100 000 dollars par minute !

Autre indicateur, le temps de réponse d’une application, souvent conditionné par la proximité du ou des serveurs qui l’hébergent. D’où l’intérêt de disposer de points de présence au plus proche de l’entreprise et de ses diverses implantations, notamment dans le cas d’entreprises multi-sites. Ce qui passe aussi par un bon dimensionnement des accès et des serveurs, y compris dans la perspective de pics de consommation. En règle générale, un temps de réponse moyen de 50 millisecondes est considéré comme satisfaisant. A titre d’exemple, en septembre dernier, cette fourchette se situait en France entre 42 et 55 millisecondes, selon CloudScreener. Avec une prime aux éditeurs français compte tenu de la présence de leurs datacenters sur le sol national.

Un indicateur de perf CPU à aligner sur le besoin métier

Côté machines (CPU, serveurs, disques de stockage), il n’y a guère de méthodologie réellement éprouvée, leurs performances variant sensiblement d’une configuration à l’autre, d’une génération d’équipements à l’autre.

"La plupart des fournisseurs ne communiquent pas sur leurs données de performance" Anthony Sollinger (CloudScreener)

"C’est très difficile de se projeter dans des évaluations concrètes à partir de données théoriques", constate Anthony Sollinger pour qui "la plupart des fournisseurs ne communiquent pas sur leurs propres données de performance". Parmi les points à examiner en priorité, citons la rapidité des processeurs, surtout lorsqu’il s’agit d’assurer plusieurs opérations simultanées, la vitesse de lecture des disques de stockage, leur rapidité de déploiement, que ce soit de manière aléatoire ou en action. Autres types d’indicateurs, le dimensionnement des serveurs (exprimé en Mips) ainsi que les indicateurs de capacité du type nombre de transactions par minute (TPM) ou mesure de la charge transactionnelle (TPC).

Un contexte dans lequel il convient de privilégier les besoins réels d’une activité. En matière de base de données, on privilégiera la capacité des disques alors que l’impression 3D ou le trading haute-fréquence requerront, eux, d’importantes capacités de calcul.