Salesforce envisagerait de tourner le dos à la base de données Oracle

Salesforce envisagerait de tourner le dos à la base de données Oracle Le spécialiste du CRM en mode cloud a fait historiquement le choix de la base Oracle pour gérer les données de ses clients. Il envisagerait aujourd'hui une autre technologie.

Historiquement, Salesforce adosse ses applications de CRM en mode cloud à la base Oracle. Un choix technologique qui a été réalisé dès la création de la société en 1999. A l'époque, l'orientation retenue est assez logique. Oracle est alors sans conteste le leader des bases de données relationnelles. C'est aussi une technologie que le cofondateur et CEO de Salesforce, Marc Benioff, connait bien. Avant de lancer son entreprise, il a travaillé pendant 12 ans chez Oracle. Il y a gravi les échelons jusqu'à en devenir vice-président senior sous la responsabilité directe du fondateur du groupe de Redwood Shores, Larry Ellison.

15 ans après, Salesforce s'interrogerait sur l'intérêt de poursuivre sa collaboration avec Oracle. D'après nos confrères de Fortune, l'éditeur étudierait très sérieusement la possibilité de basculer vers une autre base de données. Une initiative baptisée en interne "Project Sayonara". D'après Fortune, un architecte expert en data aurait été recruté dès 2012 pour plancher sur le sujet : Pat Helland. Un ingénieur qui aurait notamment travaillé chez Microsoft au développement de SQL Server et sur le moteur de recherche Bing.

Le serveur de données open source PostgreSQL ferait partie des alternatives envisagées par Salesforce.

PostgreSQL pour évoluer vers une architecture multi-datacenters

Quel serait l'intérêt pour Salesforce de basculer vers une autre base de données, comme PostgreSQL par exemple ? D'après Fortune (qui évoque plusieurs sources internes), ce changement aurait pour but de faciliter la mise en place d'une architecture de données répartie sur plusieurs datacenters. Cette architecture viserait notamment à fournir aux clients européens du groupe américain la possibilité de stocker localement leurs données à caractère personnel. Il y a fort à parier que le chantier évoqué ici s'inscrive dans une vaste remise à plat de l'infrastructure de Salesforce dans le sillage de l'installation de ses premiers centres de données en Europe (en Angleterre, en France et en Allemagne).

Salesforce pourrait vouloir réduire sa dépendance à Oracle

En migrant vers une autre base qu'Oracle, Salesforce mettrait par ailleurs définitivement un terme à sa dépendance technologique et financière vis-à-vis du groupe de Larry Ellison. Une dépendance que l'éditeur de San Francisco ne peut sans doute plus se permettre à l'heure où il met le cap vers les 8 milliards de dollars de chiffre d'affaires (un objectif qu'il s'est fixé pour cette année).

Une diversification des bases de données qui a déjà commencé

Salesforce a d'ailleurs déjà commencé, à la marge, à diversifier son infrastructure de données via l'acquisition de plusieurs technologies SaaS qui ne reposent pas sur Oracle Database. C'est par exemple le cas des applications issues des rachats de Buddy Media (qui fait appel à MongoDB) ou encore d'Heroku (dont le PaaS est basé... sur PostgreSQL). "Nous pouvons désormais être amenés à nous tourner vers d'autres bases de données qu'Oracle pour développer de nouvelles applications", nous avait confié Alexandre Dayon, président produits de Salesforce, lors d'une interview accordée au JDN en juillet 2015. Cette politique aurait notamment été mise en œuvre pour bâtir les nouveaux outils proposés par Salesforce dans l'Analytics (avec Salesforce Analytics Cloud) ou dans l'IoT (Salesforce IoT Cloud est basé sur Heroku et donc sur PostgreSQL).