"Born to be Cloud" : oubliez les outils, pensez plateforme !

J’ubérise, tu ubérises, il ubérise, nous ubérisons, vous ubérisez, ils ubérisent. Voici ce à quoi pourrait ressembler une des pages du Bescherelle en 2018.

Commencer la journée dans un Uber, commander son déjeuner via Deliveroo, faire des rencontres sur Chatible, rechercher son avion sur Skyscanner… ce ne sont que quelques exemples du personae numérique qui gère sa vie et son travail en mobilité et qui n’a plus besoin de faire face à un ordinateur ou de tenir une souris dans sa main pour produire. Ce personae va même plus loin, il s’emploie et apprend à travailler et collaborer dans le cloud, les bénéfices y étant multiples : gain d'espace, de ressources, de temps et d'argent.

Ce personae reste tout de même un phénomène sociologiquement parlant. Même s’il n’avait pas les mêmes moyens, il existe depuis le début des années 2000 et n’est en rien une révolution des modes de consommation mais une révolution des usages. Inventé par Marc Prensky – célèbre écrivain américain, spécialiste des sujets éducation – le terme natif numérique (ou ‘digital native’ en anglais) désigne ces jeunes entre 16 et 25 ans ayant grandi dans un environnement numérique. Ce terme s’oppose aux immigrants numériques (ou ‘digital immigrant’) ayant grandi hors d'un environnement numérique et l'ayant adopté plus tard.

Cette dualité entre natif numérique et immigrant numérique pose un véritable sujet de société – même technologique – quant à l’évolution de nos modes de travail et de collaboration. Entre une génération qui continue de grandir dans le nuage et une génération qui l’a vu devenir une tornade, l’espace tend à se réduire dans les entreprises qui ont fait un pari : faire de la numérisation des métiers un champ de bataille pour améliorer la productivité de leurs employés et diminuer les écarts générationnels grâce à la technologie.

De l’art d’appréhender les services du nuage

L'informatique en nuage, Cloud computing, plateformes info-nuagique, peu importe le nom donné, englobe tout un pan de l'informatique actuelle et est là pour de bon. Cependant, ce fameux nuage a une particularité : ne jamais rester statique et ne faire qu’évoluer de génération en génération.

Ainsi, nous continuerons à assister à une migration de plus en plus accélérée du nuage « traditionnel » vers des plateformes intégrées « dans le nuage »… des plateformes complètes pour les entreprises, pour leur permettre de développer leurs activités, d’accélérer leur croissance et de simplifier leurs processus informatiques.

De la start-up au grand compte, l’avantage principal est son coût réduit. Pourtant, la plateforme cloud vise essentiellement à améliorer les processus de gestion : faire bénéficier aux PME de systèmes informatiques d’envergure, sans les investissements en capital initiaux ni les coûts permanents liés à la maintenance et à l’extension d’un centre de données.

Les entreprises de toute taille peuvent ainsi proposer des produits et services performants sur le marché, tout en s’appuyant sur une infrastructure fiable, sécurisée et puissante lorsqu’elles en ont besoin.

L’avantage de migrer vers une plateforme cloud permet aux entreprises, et quelle que soit leur taille, de faire des choix stratégiques au fil du temps de solutions tierces (gestion de contenu, comptabilité, CRM, signature électronique…) pré-intégrées à la plateforme en fonction de sa croissance. Ainsi, elles disposent d’un panel de solutions répondant à leurs besoins à un instant T. Le déploiement se fait plus rapidement et les départements IT peuvent enfin répondre rapidement aux besoins des employés.

Cependant, cette restructuration a eu un impact : changer notre rapport au travail, auparavant moins façonné par la technologie.

L’impact sur une génération connectée pour qui l’indépendance est un prérequis pour bien travailler

En 2015, le cabinet de recrutement Hudson a publié une étude sur la confrontation des générations X, Y, Z dans le monde du travail. Parmi les clichés de chaque génération, on retrouve les baby-boomers, nés entre 1946 et 1964, imbattables pour diriger et donner la bonne direction aux équipes. A l'opposé, les Y, née entre 1980 et 1994, ont une perception différente de l'entreprise et sont plus enclins à persuader qu'à diriger. Les X (1965-1979) finalement apparaissent, eux, comme ambitieux et prenant en compte progressivement les enjeux humains et sociaux.

Un point commun entre ces trois générations ? Ils attendent de leur employeur qu'il donne un sens à leur travail à travers une vision globale et motivante. Cette quête de sens passe aussi par la réalisation de tâches et missions à forte valeur. En échange, les entreprises doivent se demander si elles sont véritablement prêtes à prendre le risque de perdre les qualités traditionnelles de leadership, de décision, de motivation ou de persuasion pour recruter et gérer ces nouveaux profils.

Pouvons-nous alors véritablement réconcilier les seniors, la génération X et la génération Y ? L’outil technologique, même formidable, peut creuser l’écart entre générations. Oublions les outils et pensons plateforme ! Une question à se poser car la mixité générationnelle n'est pas sans conséquence pour l'entreprise, si elle veut s'adapter.