Comment choisir entre cloud-native et ré-hébergement?

Puisqu’il n’existe pas de solution universelle, nous privilégions des plans de migration tenant compte des objectifs de nos clients, de l’âge et de l’architecture des applications, et de leurs contraintes.

De nombreuses organisations décident de migrer leur back-office et leurs applications informatiques vers un modèle “as-a-service”, certaines y voient une occasion de retirer les systèmes inutilisés quand d’autres préféreront réétudier plus tard la possibilité de migrer des systèmes parce qu’elles ne sont pas encore prêtes à le faire.

Dans certains cas, l’approche n’est pas aussi claire. En effet, beaucoup de dirigeants  estiment qu’ils ne migreront dans le cloud que s’ils le font parfaitement, ce qui implique généralement de migrer vers une architecture cloud-native. D’autres sont contraints de migrer rapidement et préfèrent éviter un cycle de rafraîchissement coûteux, ou ont simplement besoin de réduire leurs budgets, jusqu’à 30% en évaluant correctement leur TCO.

Il existe d’ailleurs une alternative au ré-hébergement et à la restructuration, qui est le re-platforming et auquel il n’est pas nécessaire de consacrer autant de temps que pour une restructuration complète. Dans ce cas, il suffit de quelques ajustements pour bénéficier des fonctionnalités dérivées du cloud ou optimiser l'application. Ce juste milieu permet le dimensionnement d’instances, en utilisant des scénarios de capacité réalistes qui peuvent être facilement augmentés, et le passage d’une solution comme WebLogic à une alternative open-source comme Tomcat.

Alors, quelle approche convient le mieux à votre organisation ?

Il serait difficile de répondre précisément à cette question sans avoir au préalable discuté avec chaque dirigeant des opportunités et contraintes spécifiques de son entreprise. En revanche, je peux partager avec vous quelques anecdotes qui devraient vous aider dans votre choix.

Lorsque j’étais DSI de Dow Jones, il y a plusieurs années, nous avons d’abord pensé, assez naïvement, que nous devions restructurer tout ce nous migrions. Nous étions en permanence concentrés sur l’automatisation et les fonctionnalités dérivées du cloud. Cette méthode a bien fonctionné, jusqu’à ce que nous ayons dû quitter l’un de nos datacenters en moins de deux mois. Nous avons alors ré-hébergé la majorité des données chez Amazon Web Services, et avons opté pour du re-platforming, quand de petites optimisations étaient possibles, tout en respectant nos contraintes de planning. Les résultats ont été sans appel puisque nous avons réduit nos coûts de plus de 25%. Cette expérience a engendré une analyse de rentabilité afin d’économiser ou de redistribuer plus de 100 millions de dollars sur l’ensemble de News Corp, notre société mère, en migrant 75% de nos applications vers le cloud et en passant de 56 à 6 datacenters.

GE Oil & Gas a migré des centaines d’applications vers le cloud dans le cadre d’une refonte digitale majeure. De ce fait, ils ont réduit leur TCO de 52%. Ben Cabanas, l’un des CTO les plus visionnaire de GE, m’a raconté une histoire assez similaire à celle de Dow Jones -  ils avaient d’abord décidé de tout remanier, mais se sont vite rendus compte que cela prendrait trop de temps, et qu’ils pourraient apprendre et beaucoup économiser s’ils ré-hébergeaient d’abord.

Certains sceptiques pourraient dire que le ré-hébergement n’est ni plus ni moins que “le même désordre pour moins cher,” mais je pense pourtant qu’il offre deux avantages majeurs.