IoT as a Service : quelle offre est faite pour vous ?

IoT as a Service : quelle offre est faite pour vous ? AWS, Google, IBM et Microsoft proposent des services cloud dédiés au pilotage d'objets connectés. Mais quels sont leurs principaux points de différenciation ?

Observant la croissance du marché des objets connectés avec envie, tous les poids lourds du cloud avancent leurs pions. Amazon Web Services (AWS), Google, IBM et Microsoft investissent le terrain avec des offres de PaaS (platform as a service) dédiées à l'IoT. Conçues sur le même modèle, elles s'articulent autour de hubs taillés pour fédérer les informations produites par les réseaux d'objets. Pour traiter les données collectées, elles combinent ces bus de connexion à des composants de stockage, d'analyse, voire de data visualisation.

A première vue, ces offres semblent afficher peu d'éléments de différenciation. Mais à y regarder de plus près, plusieurs facteurs qui peuvent se révéler clés pour une DSI permettent de les distinguer.

Comparatif des services d’IoT en mode cloud
 

AWS

Google

IBM

Microsoft

Intégration au poste de travail       X
Intégration au CRM (Salesforce) X      
Analytics haut de gamme     X  
Sécurité haut de gamme (certificats pour les objets) X      
Protocole de connexion MQTT X   X X
Connecteur Sigfox (avec certificat ou signature du cloud) X     X
Composants à intégrer aux devices simplifiant l'intégration X X (bêta) X X
Outils de développement cloud intégrés     X X
Offre IoT en mode SaaS       X
  Tableau réalisé avec l'aide d'experts d'Econocom et d'Exakis.

Parmi les critères de choix d'une offre d'IoT as a Service figure sa capacité à s'intégrer au système d'information de l'entreprise. Cet élément se révèle particulièrement important dans le cas d'objets connectés qui devront être pilotés par des équipes internes, comme c'est le cas dans le monde industriel. "Microsoft répond bien à cette problématique. Sa solution Azure IoT Suite s'intègre nativement à l'outil de data visualisation PowerBI fourni avec Office 365", constate Laurent-Walter Goix, directeur de projet IoT au sein de la SSII Econocom. "Via cette brique, il sera possible de mettre rapidement à disposition de salariés des tableaux de bord temps réel pour superviser un parc d'objets."

Aux côtés de PowerBI, Microsoft inclut également à Azure IoT Suite son service cloud de machine learning. Une seconde brique d'Analytics qui permet d'anticiper les pannes d'objets via la détection de signaux faibles (ralentissement, hausse de température…) annonciateurs d'incidents techniques.

IBM, champion de l'analytics

"Malgré les différentes solutions de Microsoft dans l'analytics, l'offre IoT d'IBM demeure bien supérieure sur ce terrain", estime Laurent-Walter Goix. Et pour cause, Big Blue dispose dans ce domaine d'une arme très puissante : sa technologie d'intelligence artificielle Watson. Commercialisé en mode cloud, Watson a aussi été intégré au service cloud d'IoT du groupe (IBM Bluemix IoT).

Sur la délicate question des tarifs, Microsoft afficherait là encore une longueur d'avance. "Azure propose un configurateur d'architecture qui permet d'anticiper finement les coûts. C'est un élément clé. La prévision des dépenses constitue en effet un point primordial d'un chantier d'IoT, compte-tenu notamment des volumes de données qui seront potentiellement produits par les objets", insiste Thierry Rolland, directeur général du cabinet Exakis (groupe Magellan Partners).

Et Laurent-Walter Goix de confirmer : "Microsoft simplifie effectivement le prévisionnel en matière de consommation de services." Reste que le pricing d'Azure IoT Suite serait plutôt dimensionné pour les déploiements importants. "Cette offre est chère pour un projet pilote ou un Poc", note le directeur de projet IoT d'Econocom.

AWS se démarque sur la sécurité

Côté sécurité, AWS est plébiscité. "Amazon est pour l'heure le seul à livrer des certificats clients pour les devices. C'est une garantie supplémentaire pour prévenir les attaques lancées sur les flottes d'objets", analyse Laurent-Walter Goix. Ce critère pourra se révéler prépondérant dans le cas d'un projet IoT grand public, considérant notamment la multiplication des attaques ciblant ce type d'infrastructure depuis un an.

Autre point fort technique de la plateforme IoT d'AWS : sa capacité à générer et stocker des copies virtuelles des objets connectés. Des copies qui permettront de parer à toute coupure de réseau, en resynchronisant l'objet physique avec son miroir virtuel dans le cloud après chaque rupture de réseau. Ainsi même si la connexion est momentanément coupée avec un appareil, les commandes lancées vers ce dernier seront prises en compte une fois la liaison rétablie. "C'est une fonctionnalité qui est en train d'être implémentée par Microsoft", précise Laurent-Walter Goix.

L'arme de Microsoft : l'IoT en mode SaaS

Autre atout de Microsoft : l'éditeur propose depuis peu dans son portefeuille Azure un outil IoT en mode SaaS. Il est pour l'heure le seul à avancer un tel service parmi les acteurs évoqués dans ce comparatif. Actuellement en bêta, cette solution baptisée Microsoft IoT Central s'articule autour d'un environnement prêt à l'emploi pour piloter un réseau d'objets connectés. A la différence de l'IoT en mode PaaS, il évite d'avoir à configurer et gérer les composants cloud de stockage et d'analyse sous-jacents. "La promesse est de pouvoir se concentrer pleinement sur les règles métier : les scénarios de mesures et de notifications, la corrélation de données en provenance des objets, etc.", pointe Thierry Rolland. "Si Microsoft tient sa promesse, ce sera fabuleux."

Laurent-Walter Goix note de son côté que "quelques start-up, comme Cumulocity, Arrayent ou AbleCloud, commercialisaient déjà des applications SaaS pour l'IoT." Et l'expert abonde dans le sens de Thierry Rolland : "si IoT Central se révèle de qualité, Microsoft va clairement prendre une longueur d'avance. Il pourrait pousser ses concurrents à se positionner rapidement sur l'IoT en mode SaaS, éventuellement via des rachats..."