Passer du big data au smart data en 10 étapes

Pour utiliser au mieux le nouvel or noir qu'est la data les entreprises doivent commencer par éliminer les obstacles internes et externes qui les empêchent d’optimiser le potentiel des informations clients.

C’est un fait communément admis, la collecte et l’utilisation des données est une étape essentielle pour toute organisation voulant être performante, quel que soit son marché. Mais la principale difficulté qui se pose aux entreprises est de savoir comment extraire les informations utiles de cette énorme masse de données. Issues de notre dernière étude sur le sujet, voici 10 étapes à suivre pour déployer en interne une véritable culture de la donnée et tirer parti des données intelligentes.

Ce premier constat est saisissant : seulement 28 % des entreprises en France, en Allemagne et au Royaume-Uni savent pleinement exploiter leurs données. Même si 61 % de ces entreprises utilisent les données pour mieux connaître les besoins de leurs clients et adapter leurs offres, et que 56% les utilisent pour stimuler l'innovation en interne, seulement la moitié de ces entreprises s’appuient sur ces données pour suivre le comportement de leurs clients et à peine 48 % pour mesurer la valeur du capital client.

Autrement dit, moins de la moitié des entreprises interrogées se servent des données comme d'un outil pour pérenniser et assurer leur position sur leur marché, identifier les tendances et prévoir les comportements. Elles avouent d'ailleurs ne pas profiter pleinement de cette précieuse ressource.

Pour utiliser au mieux ce nouvel or noir les entreprises doivent commencer par éliminer les obstacles internes et externes qui les empêchent d’optimiser le potentiel des données clients. Cela passe notamment par une sensibilisation de leurs collaborateurs à la nécessité de disposer de données et d'analyses précises, et leurs fournir les outils nécessaires pour saisir, manipuler, nettoyer et gérer les informations accessibles. 

Voici dix étapes à suivre pour passer du big data au smart data et utiliser ainsi vos données à leur plein potentiel.  1. Préparer soigneusement les données

Etape essentielle mais trop souvent vue comme superflue et fastidieuse, la phase de préparation doit être la première pierre de votre stratégie de smart data. Un tiers des professionnels de l'informatique passent entre 50 et 90 % de leur temps à nettoyer des données brutes et à les préparer en vue de leur intégration dans les systèmes d'une entreprise[1]. Et pour 28 % des entreprises la difficulté est de trouver les bonnes données à exploiter. C’est pour ces raisons qu’il est important de réfléchir en amont à ce que vous cherchez précisément et à la manière avec laquelle vous stockez vos données.

 2. Mettre à jour vos logiciels 

Étant donné que 90 % des données mondiales ont été générées ces cinq dernières années[2], les entreprises doivent s'assurer que leurs systèmes restent adaptés et disposent de la puissance de calcul nécessaire pour gérer le volume, la précision et la diversité de ces données. C’est un investissement parfois lourd, mais nécessaire. Choisir des solutions cloud peut également être une alternative, vous permettant de réduire vos investissements de départ et de payer à la demande.

 3. Intégrer tout votre système d’information

Pour 24%2 des entreprises l’acquisition des outils et techniques d’analytique appropriés est une difficulté. C’est pourquoi les nouveaux logiciels doivent s’intégrer au système d’information actuel. Cette intégration doit permettre que chaque point de contact avec les clients, tous canaux confondus, soient accessibles par tous ceux qui en ont besoin dans l'entreprise, permettant ainsi d’améliorer l’expérience client.

 4. Donner une place centrale aux données

Dès le 25 mai 2018 avec l’application au sein de l’UE du nouveau règlement général européen sur la protection des données (GDPR), la nomination d'un responsable de la protection des données sera obligatoire pour les entreprises traitant de gros volumes de données personnelles et recommandée pour les autres.

 5. Introduire une vraie culture de la donnée

Pour qu’une stratégie de smart data soit réellement efficace, elle doit non seulement inclure les équipes des DSI, mais également les autres directions métiers. L’enjeu est de taille puisque 23% des entreprises jugent que l’adaptation de la culture d’entreprises est un obstacle les empêchant d’optimiser le potentiel des données clients. Cette acculturation doit permettre aux employés de comprendre en quoi il est essentiel de recueillir des informations sur les clients et de les gérer rigoureusement afin de les mettre au service de l’entreprise.

 6. Relier ses données pour les enrichir et les décrypter

Il est indispensable d’éclaircir et/ou d’établir les connexions et relations entre les différentes entités d'un ensemble de données pour en tirer des enseignements pertinents. Compte tenu de la quantité d’information générée et du nombre de directions concernés, l’enjeu est d’innover dans la façon de stocker ces informations. Cela peut par exemple se faire avec des bases de données orientées graphes, où chaque entité intègre la liste de ses connexions aux autres données, le tout étant clairement structurée et accessible en quelques secondes.

 7. Visualiser les données pour les rendre performantes

Avoir accès à des données utiles ne présente guère d'intérêt si vous ne les comprenez pas. Des représentations visuelles des données (des cartes détaillées pour les données de localisation, par exemple) permettent de mieux les interpréter mais également de les rendre utilisable et compréhensibles par les autres entités de votre entreprise.

 8. Donner aux employés les moyens de collaborer 

Cela va de pair avec une culture de la donnée, il est essentiel d’améliorer la collaboration entre les différents services pour optimiser les données et les faire circuler d’une équipe à l’autre. L’entreprise doit aussi fournir à ses employées les outils spécialisés pour gérer les données et des formations personnalisées pour s’assurer que chaque direction soit capable d’utiliser ses données.

9. Sécuriser les données 

Pour 24% des entreprises, le consentement des consommateurs à partager leurs données personnelles et les règles interdisant la collecte de certaines informations constituent des obstacles. C’est d'autant plus vrai que de nouvelles réglementations comme le GDPR et la loi pour une République numérique (2016) sont entrées en vigueur et établissent la responsabilité des entreprises s’agissant de la protection des données (ou de leur négligence en la matière).

10. Actualiser les données en temps réel

Toutes les 30 minutes, 120 adresses professionnelles et 75 numéros de téléphone changent, 20 PDG quittent leurs fonctions et 30 nouvelles entreprises sont créées[3].  Pour que les données aient de la valeur, elles doivent être actualisées afin de suivre l’évolution des besoins clients. En effet, trouver les bonnes données à exploiter pour effectuer ce suivi est une difficulté pour 28% des entreprises sondées.

Sauf mention contraire, tous les chiffres mentionnés dans cette tribune sont issus de l’étude de Pitney Bowes de 2016 intitulée « The Future of Communications »

[1] Étude de Xplenty