7 solutions de monitoring pour le cloud public

7 solutions de monitoring pour le cloud public AppDynamics, Datadog, Dynatrace, New Relic... Un nombre croissant d'éditeurs proposent des outils pour superviser la performance des applications en mode cloud public.

Alors que leur système d'information s'est fortement "cloudifié" ces dernières années, les entreprises doivent pouvoir évaluer les performances de leurs fournisseurs de cloud comme elles le font depuis toujours avec leur propre infrastructure. La question est d'autant plus cruciale lorsqu'il s'agit d'applications hébergées dans le cloud public. La dégradation de la qualité d'un service IaaS ou PaaS voire son indisponibilité peut en effet avoir des conséquences très dommageables sur l'activité.

Il existe heureusement une multitude d'outils de monitoring sur le marché, open source ou propriétaires, pour réduire les risques de défaillance. En voici une sélection.

AppDynamics : la métrologie au service du business

Racheté en janvier dernier par Cisco pour 3,7 milliards de dollars, AppDynamics est un autre poids lourd de l'APM. Son offre dédiée au cloud, Cloud Application Performance Monitoring, se propose de contrôler en temps réel les applications déployées sur les principales plateformes IaaS et PaaS du marché, dont celles d'Amazon Web Services, d'IBM, de Microsoft Azure, de Pivotal Cloud Foundry, de Red Hat OpenShift, de Rackspace ou de HP Cloud Services. Elle est taillée pour décrire le plus visuellement possible leurs performances tout au long de la chaîne informatique, depuis l'exécution du code jusqu'à l'infrastructure. Via son nouvel outil App iQ, la solution mesure aussi l'impact de ces performances sur l'activité de l'entreprise (notamment sur le volume de transactions). Un positionnement business qui vise à dépasser le segment de l'APM, ciblant prioritairement la DSI, pour s'adresser également aux directions métiers. Tarifs établis sur devis.

AppDynamics livre des indicateurs de performance très visuels, détaillant jusqu'aux schémas d'architecture applicative. © JDN / Capture

Cloudwatch, le chien de garde des services d'AWS

Avec Cloudwatch, Amazon Web Services dispose d'un service de surveillance dédié aux applications exécutées chez lui et aux ressources associées (instances EC2 d'AWS, tables DynamoDB...). Il permet de collecter et suivre des métriques, comme la durée de latence, mais aussi de lancer des alarmes, de gérer des journaux d'événements (logs) ou de bâtir des tableaux de bord. Ce qui fait la force de Cloudwatch, c'est son intégration à l'écosystème d'Amazon. Lorsqu'une instance EC2 spécifique dépasse un seuil prédéfini, il permet par exemple de façon dynamique de supprimer cette instance ou, au contraire, d'en ajouter une nouvelle, en sollicitant les mécanismes d'auto dimensionnement d'AWS. Une force qui fait aussi sa faiblesse, Cloudwatch restant cantonné à une approche mono-cloud. Quant à sa grille tarifaire, c'est aussi un modèle de complexité. Le client est facturé par mois en fonction du nombre de tableaux de bord utilisés (3 dollars par tableau de bord), d'alarmes (0,10 dollar), de requêtes (0,01 dollar par tranche de 1000 requêtes) et de Go de logs manipulés (0,50 dollar par Go).

Datadog : le monitoring nativement cloud

Fondée en 2010 par deux Français, la société Datadog est établie aux Etats-Unis où elle réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires. Elle compte notamment eBay, Intel et Stripe parmi ses références. Sa solution est nativement taillée pour superviser les applications en environnement cloud. Elle s'appuie pour cela sur plus de 200 connecteurs pour s'intégrer aux différents services des prestataires de cloud public (AWS, Azure, Google Cloud Platform...), aux applications en mode SaaS les plus répandues (Zendesk, Slack, Jira...) ou aux bases de données et infrastructures big data (Hadoop, Kafka, Spark...). Le produit prend aussi en charge les machines virtuelles et les containers. La remontée des métriques permet de bâtir des tableaux de bord interactifs en temps réel. Datadog a récemment racheté Logmatic.io, une start-up parisienne spécialisée dans la gestion des logs applicatifs. L'analyse d'événements va ainsi venir compléter les briques d'APM et de monitoring de son offre. Datadog propose une version "pro" à 15 dollars par hôte et par mois et une version "entreprise" à 23 dollars avec des fonctionnalités étendues et un support premium.

La solution de Datadog est nativement taillée pour superviser les applications en environnement cloud. © JDN / Capture

Dynatrace : le monitoring full stack

Racheté en 2011 par Compuware puis par le fonds d'investissement Thoma Bravo en 2014, Dynatrace est un acteur historique de l'APM. Repositionnée dans "la gestion de la performance digitale", sa solution vise à proposer un monitoring IT intégral (ou full stack). Elle couvre toute la chaîne applicative en surveillant l'application elle-même mais aussi les métriques issues des "utilisateurs réels", de l'infrastructure interne et des environnements de cloud. Elle prend aussi en charge les containers Docker. Dynatrace entend faire appel à l'intelligence artificielle pour automatiser le pilotage de ce monitoring et prévenir les problèmes de performance. Son lien avec AWS est particulièrement fort. Depuis mi-novembre, Dynatrace est présente sur la place de marché du cloud américain. L'éditeur peut également piloter le monitoring de la nouvelle offre de cloud hybride VMware Cloud on AWS - disponible pour l'heure qu'aux Etats-Unis. En mode "pay as you go", les tarifs débuttent à 0,035 dollar par hôte et par heure.

New Relic : l'IA au service de l'analyse prédictive

New Relic est le troisième grand champion de l'APM de cette sélection. A la différence de Dynatrace ou d'AppDynamics, cet éditeur a pris le parti de s'engager sur la voie du cloud dès sa création en 2008. Cette orientation SaaS, qui rend sa solution accessible au plus grand nombre, serait une des clés de son succès actuel. Aux côtés de sa suite générique (New Relic APM), la société propose des modules spécifiquement dédiés au monitoring d'infrastructure, à la surveillance des applications mobiles ou encore à la performance des navigateurs web. Comme Dynatrace, New Relic avance une couverture full stack en allant vers les environnements de cloud hybride et en prenant en charge les containers Docker, les microservices et les environnements serverless. Et toujours comme Dynatrace, New Relic a recourt à l'intelligence artificielle et au machine learning pour faire de l'analyse prédictive et identifier des anomalies non détectées jusqu'alors. Le prix de New Relic APM dépend du type d'instance retenue.

Tableau de bord de supervision informatique de New Relic. © JDN / Capture

Unigma, une approche multicloud

Racheté en mai dernier par Kaseya, un éditeur de solutions de gestion des systèmes IT pour les fournisseurs de services d'infogérance (MSP), Unigma propose une solution de monitoring multicloud. L'application est capable de superviser les clouds publics d'AWS, de Microsoft Azure et de Google Cloud Platform. Elle est composée de trois produits. Cloud Manager est l'outil de surveillance proprement dit. Il permet de remonter les métriques des différents nuages publics et de comparer leurs performances respectives. Sur la base de ce benchmark, l'utilisateur peut, avec un deuxième module baptisé Cloud Cost Optimizer, procéder à des ajustements dans l'allocation des ressources entre les différents clouds. Enfin, Cloud Billing Manager permet d'éditer les facturations détaillées par fournisseur. Les tarifs de ces trois modules ne sont pas publics. A noter qu'en mai dernier, Kaseya a noué un partenariat avec Plenium Service Informatique faisant de cette société de services son revendeur exclusif en France.

Vistara, pour les environnements hybrides

Fondé en 2014 en Californie, Vistara propose une approche généraliste de la gestion des ressources IT, en couvrant à la fois les couches informatiques matérielles et logicielles. Une approche qui lui permet de se positionner sur les environnements hybrides, avec des applications pouvant, au sein de la même organisation, être hébergées en local ou dans le cloud. La promesse de Vistara est de pouvoir suivre, dans une même interface, les performances des applications on-premise (ou installées sur des infrastructures internes à l'entreprise), virtualisées ou dans le nuage. Via une API, la solution peut remonter les indicateurs techniques d'AWS, de Microsoft Azure ou de Google Cloud Platform. Elle s'intègre aussi à d'autres outils de monitoring comme Nagios, New Relic ou SolarWinds, ou encore des gestionnaires d'incidents - tels que ceux de BCM Remedy, d'Atlassian (Jira) ou de ServiceNow. Vistara a récemment été référencé par les cabinets Gartner et 451 Research. Là encore, les tarifs ne sont pas communiqués.