Cloud en entreprise : comment devenir une référence ?

L’adoption du cloud public n’est pas instantanée. Elle implique d'acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour déployer de nouveaux processus. Un parcours qui requiert une approche organisée et de nouvelles pratiques.

Lors de la mise en place d'une politique de cloud public, il est primordial dans un premier temps de définir un Alpha qui sera responsable de la conduite du projet dans l’entreprise. Un meneur qui veillera à la planification, la migration, ainsi qu’aux opérations courantes dans le cloud (optimisation, gouvernance, sécurité…). Dans certains cas, ce dernier peut également être responsable du contrat avec le prestataire de services cloud. Pour mener sa mission à bien, il doit posséder à la fois une expérience informatique et métier. Le savoir-faire IT ne suffisant pas.

Ensuite, il est important de mettre en place un CCoE (Cloud Center of Excellence) qui se compose généralement de représentants des services IT Finance, DevOps, IT Ops et SecOps. Ce centre devra se focaliser principalement sur la politique d’usage et la mise en conformité au sein de l’entreprise. De fait, lors d’une transformation vers le cloud, les services IT n’exercent plus de contrôle sur l’ensemble des ressources (achats et usages). Dès lors, il appartient au CCoE d’instaurer les règles nécessaires à la sécurité et à la mise conformité des activités de l’entreprise.

Evangélisation et évolutivité des processus

L’adoption du cloud débute souvent par l’achat de services destinés à épauler l’infrastructure informatique ou des projets de développement applicatif. Or, lorsque ces achats sont compartimentés en silos, le donneur d’ordre n’a souvent pas conscience de la portée de l’engagement financier sur l’ensemble de l’entreprise. Il est alors essentiel d’assurer une meilleure communication à tous les niveaux de l’entreprise et veiller à ce que chacun ait conscience des tenants et aboutissants d’une telle transformation.

L’adoption cloud n’est pas un fait unique. S’il est important de définir dès le début un cadre économique et des processus clairs, il faut savoir les adapter avec le temps et les modifier dès que nécessaire ; l’objectif du CCoE étant de bâtir une approche modulaire pour une amélioration en continu et gagner en efficacité. Enfin, pour assurer la promotion du cloud au sein de l’entreprise, il est primordial de former les collaborateurs. Si les budgets formation ne sont pas toujours à la hauteur des attentes, il existe des solutions d’apprentissage accessibles, telles les modules de formation sur Youtube, les cours en lignes d’Amazon Web Services ou encore les différentes communautés sur internet.

Une meilleure gestion des coûts

Pour certaines entreprises, l’adoption du cloud est une décision d’ordre économique avant d’être technologique. Avant tout, il faut déterminer si le choix du cloud public est le bon et se poser les questions du coût et de la performance. Il existe plusieurs niveaux d’information à analyser afin de comprendre pleinement les enjeux financiers liés à l’adoption de solutions cloud.

A mesure qu’une entreprise optimise ses dépenses dans le cloud, elle tend à consommer davantage de services cloud. Il est recommandé de commencer par adopter des solutions cloud avec des instances réservées (RI) d’une durée d’un an et de prendre le temps de bien cerner les applications, les coûts et les besoins sur le long terme. Ensuite il sera possible de déterminer si des RI d’un an ou de trois ans répondent mieux aux besoins de l’entreprise et quelles applications doivent continuer à être utilisées sous forme de services à la demande.

Une fois qu’un processus destiné à réduire les dépenses a été mis en place, il faut le relier à l’activité, ce qui nécessite de ventiler les coûts. Chaque entreprise a des objectifs différents quant à l’utilisation du cloud. Certaines n’ont pas besoin d’y faire migrer plus de 40% de leur infrastructure informatique et de leurs applications quand d’autres pourront y faire appel à 80%, voire davantage. Une fois les coûts décomposés, il sera alors possible de les optimiser et de déterminer l’impact réel qu’il est possible d’obtenir sur les dépenses d’exploitation et d’investissement.

Finalement, pour qu’une migration soit couronnée de succès, la bonne gouvernance nécessite la contribution des différentes parties prenantes, de sorte que l’entreprise conserve son agilité. Une bonne gouvernance prévient une croissance non maîtrisée, élimine immédiatement le gaspillage, met en place des processus d’optimisation sur le long terme et englobe un suivi et une correction automatisés des problèmes.