L’interconnexion directe des fournisseurs cloud sécurise le transport des données

A l’heure de la digitalisation de l’économie, les données des entreprises sont amenées à transiter via de multiples applications et services sur le cloud. Un moyen efficace de les sécuriser est de réunir toutes les applications à proximité des utilisateurs.

De la digitalisation du modèle économique découlent trois tendances incontournables. La première est le recueil et le traitement de plus en plus sophistiqués des données, elles-mêmes toujours plus nombreuses. La donnée est essentielle, ce qui suppose une disponibilité et une sécurité à toute épreuve, pour éviter en particulier qu’elles ne tombent entre les mains de pirates ou concurrents.  Deuxième constat, ce modèle économique implique une multitude d'interactions entre différents acteurs. Ainsi, la mise en œuvre d’une solution globale de traitement des données requiert une myriade d’applications, plus spécialisées les unes que les autres. Les données vont donc transiter d’une application à l’autre, et ce à de nombreuses reprises. Or, et c’est le troisième point, la plupart de ces applications par lesquelles circulent les informations sont natives dans le cloud. Ce recours aux applications hébergées impose d'avoir une sécurisation plus forte, puisque l’entreprise, en tant qu’utilisatrices de ces services en ligne, exerce un contrôle plus faible.

Des liens par fibre optique inviolables

La réponse la plus simple à cette problématique sécuritaire est l’interconnexion des datacenters. L’idée est de regrouper dans un seul bâtiment les accès à ces applications cloud, à l’aide de liens physiques directs. Ces liens en fibre optique au sein d’un même datacentre évitent de recourir à de multiples opérateurs télécoms - et par conséquent, limite les coûts – et à Internet. La sécurité est intrinsèque à ces liens directs : il n’est pas nécessaire de superposer à ces fibres des logiciels de sécurisation ou autres puisque l’entreprise est connectée physiquement. Par exemple, éviter de passer par Internet supprime les coûteuses (en temps et en argent) étapes de chiffrement des données. Personne ne peut pénétrer une fibre optique, à moins de disposer d’un accès physique. Or on le sait, les datacentres bénéficient de contrôles d’accès des plus stricts. Evidemment, cette sécurité ne s’imagine pas sans un système de reprise sur incident, avec des sites répliqués à l’identique dans au moins deux bâtiments. 

L’économie se digitalisant à vive allure, les échanges de données seront encore plus volumineux et rapides. Le risque va devenir encore plus élevé, et les sociétés traditionnelles qui travaillent dans le domaine de la sécurité (opérateurs, entreprises de services numériques, intégrateurs) vont devoir gérer une complexité énorme. Dans ce contexte, disposer de liens directs entre les différents opérateurs de cloud permet de s’affranchir plus facilement de cette problématique. Ces opérateurs l’ont d’ailleurs bien compris : ils offrent de plus en plus à leurs clients de se connecter directement sur leurs datacentres, sans passer par Internet. Hormis la sécurité, la raison est tout simplement la croissance du trafic, Internet ne pouvant pas tout absorber. 

Une rationalisation des applications et de leur sécurité

L’interconnexion au sein des datacentres permet donc de gagner en coûts (raccordement), en performances (la donnée est au plus près) et donc en sécurité. Un autre bénéfice collatéral de cette interconnexion de proximité est la rationalisation de l’environnement applicatif de l’entreprise. Quand les entreprises prennent conscience qu’en optant pour un datacenter qui leur propose tout un écosystème dans un endroit unique, elles rationalisent le nombre d’applications qu’elles utilisent. Ainsi, il est possible de réduire le nombre d’applications de 230 à 150 et ainsi éviter d’avoir des informations éparpillées un peu partout. Les flux de données étant mieux canalisés, il est plus facile de piloter la politique de sécurité.

L’interconnexion par des liens directs est une tendance de fond. Aujourd’hui, l’ensemble des acteurs de l’IT cherche à répondre à ce besoin de proximité par des liens directs. Il est à noter qu’il y a une forte augmentation des flux de données en lien direct, qui devrait enregistrer une croissance annuelle de 48% d’ici à 2021. La sécurité et la performance sont les deux motifs qui justifient ce phénomène. D’ici 2021, le volume de données transitant en lien direct devrait être dix fois supérieur au flux de données de l’Internet mondial !