Cloud et IaaS : Amazon plus performant que Google ?

Cloud et IaaS : Amazon plus performant que Google ? Un comparatif portant sur l'analyse des temps, des coûts et des transferts liés à l'encodage de vidéos montre un avantage certain pour Amazon EC2 face à Google Cloud Compute.

En se lançant dans la bataille du Cloud Computing et plus précisément dans la fourniture d'infrastructures informatiques à la demande (IaaS), Google s'est positionné en concurrence frontale avec d'autres poids lourds. En particulier Amazon Web Services (AWS), acteur historique de ce marché qui compte bien sur l'expérience acquise depuis ses débuts pour ne pas se faire rattraper par de nouveaux entrants. Même, et surtout, s'il s'appelle Google.

Maintenant que l'offre IaaS de Mountain View est disponible, se pose une question bien légitime : que vaut Google Cloud Compute face à Amazon EC2 ?

Une interrogation à laquelle Zencoder, spécialiste de l'encodage de vidéos, a tenté de répondre. Pour ce faire, il a réalisé un comparatif assez poussé portant sur l'analyse des temps et des coûts liés à l'encodage de vidéos. Pourquoi l'encodage de vidéos ? Outre que Zencoder soit un expert de ce domaine, l'encodage vidéo présente aussi la particularité d'être très gourmand en puissance de traitement de calcul, une composante clé d'une offre IaaS.

Les instances EC2 plus rapides que Google Cloud Compute

Pour réaliser son test, Zencoder s'est basé sur les serveurs les plus rapides proposés par Amazon et Google dans leur Cloud respectif. Sur EC2, ce sont les instances Cluster Compute qui ont été mises à contribution, avec des configurations basées sur du Xeon X5570 8 coeurs à 2.93GHz/coeur et sur du Intel Xeon E5-2670 6 coeurs à 2.60GHz/coeur. Du côté de Google Cloud Compute, il s'agit de la configuration système basée sur du Intel Xeon Sandy Bridge (sans doute E5-2670) 8 coeurs à 2.60GHz.

"En utilisant les paramètres d'encodage de Zencoder par défaut, les deux types d'instances d'Amazon EC2 sont plus rapides que Google Cloud Compute", fait savoir le fournisseur.

Mais du point de vue financier, les résultats ne penchent pas de manière aussi évidente vers l'offre d'Amazon, si l'on se base sur un encodage réalisé grâce à des instances 4XL EC2 face à Google Cloud Compute. Dans le premier cas, la vitesse d'encodage est de 5,96 secondes pour un coût de 2,15 dollars pour mille transferts, alors qu'elle est, dans le second cas, de 6,01 secondes pour un coût de 1,94 dollars, toujours pour mille transferts. 

"En termes économiques, il n'y a pas de gagnant clair entre Amazon et Google. Cloud Compute est un choix viable pour répondre à des besoins de transcodage où le coût compte plus que la vitesse brute, sachant que les utilisateurs d'AWS peuvent faire appel à des instances réservées et d'accompagnement pour obtenir des réductions de coûts supplémentaires", rapelle Zencoder.

Des tests complémentaires à mener pour valider la supériorité d'Amazon EC2

A côté de la puissance processeur, Zencoder a également testé les vitesses de transfert (entrées/sorties réseau) de l'encodage vidéo dans le Cloud en effectuant 4 types de tests : Amazon S3 vers Amazon EC2, Amazon S3 vers Google Compute Engine, Google Cloud Storage vers Amazon EC2 et Google Cloud Storage vers Google Compute Engine.

Pour un fichier vidéo d'un gigaoctet transferé via 10 connexions HTTP, le constat est sans appel : Google est devancé dans tous les cas de figure face à Amazon.

Alors que de S3 vers EC2 (c1.xlarge), le taux de transfert est de 644,29 Mbps, il est de 202,6 Mbps de Google Cloud Storage vers Google Compute Engine. De même, alors qu'il est de 470,96 Mbps entre S3 et Google Cloud Engine, il atteint 378,28 Mbps de Google Cloud Storage vers EC2 c1.xlarge.

Zencoder indique que d'autres tests sont cependant nécessaires pour poursuivre l'analyse et la comparaison entre les deux offres Cloud. Notamment pour tester les différences pour le transfert de fichier d'instances à instances, mais aussi pour comparer les durées et les coûts de transferts liés à d'autres applications que l'encodage de vidéo, sans oublier la possibilité d'évaluer également la flexibilité réelle des offres.