L'externalisation informatique mise à mal par la crise Vers la signature de contrats plus flexibles

Des contrats de services en manque de flexibilité

Avec l'arrivée de la crise, les sociétés de services informatiques vont devoir adapter leurs conditions contractuelles aux nouvelles contraintes économiques et opérationnelles de leurs clients. "Les contrats d'externalisation conçus ces dernières années ne sont pas toujours assez souples pour prendre en charge les variabilités d'activité que peuvent avoir à encaisser les entreprises en temps de crise", explique Michel Vret, consultant indépendant et ex-DSI de Pierre Fabre.

michel vret est consultant indépendant et ex-dsi de pierre fabre.
Michel Vret est consultant indépendant et ex-DSI de Pierre Fabre. © JDN Solutions

Depuis 2000, le modèle économique de la plupart des prestataires informatique repose en effet sur la stabilité du périmètre des contrats. "Les évolutions de périmètre étaient revues par anticipation d'une année sur l'autre en fonction des changements observés en cours d'année et des besoins exprimés par les clients", poursuit Michel Vret.

"Il est évident que ce modèle ne peut pas répondre aux besoins de flexibilité des entreprises impactées par la crise, et dont le niveau d'activité peut fluctuer en cours d'année sur des niveaux d'amplitude importants."

Des centres de services qui ne pourront plus s'engager en dessous de certains volumes

Au croisement des prestations d'exploitation et de maintenance, les centres d'expertise mis en place par la société de services informatiques sont également impactés par la crise. Ces plates-formes ont pour but de mutualiser des compétences et des ressources entre plusieurs entreprises clientes. "L'idées est de créer des centres d'expertise technologique, en France ou dans des pays étranger", commente Christophe Chauvin, directeur industriel de GFI Informatique.

La création de centres de services sectoriels

La viabilité du modèle de centre de service est néanmoins conditionnée par un minimum de volume de demandes réalisées par le client. Une variabilité qui peut néanmoins se révéler nécessaire en temps de crise pour faire face à la fluctuation de l'activité du client. "Si une baisse de charge trop importante dépasse une certaine période, nous ne pourrons pas maintenir au sein du centre de service les compétences nécessaires pour le client", note Christophe Chauvin. Conclusion : des engagements devront être pris par le client en termes d'implication minimum.

Face à la crise et à la nécessité de réduire les coûts, certaines DSI étudieraient en ce moment l'opportunité de développer un nouveau mode de centre de services. "Certains groupes du secteur de la presse et des média envisagent de créer des GIE communs pour mutualiser leur infrastructure informatique sachant que leurs problématiques techniques sont très proches", confie Michel Vret. Mais certains groupements n'ont pas attendu la crise pour mettre sur pied des plates-formes informatiques communes. C'est le cas par exemple de la Confédération Générale des Betteraviers (lire l'article du 26/06/2006 : Une plate-forme décisionnelle au service de la fertilisation de la betterave)

"Un second levier de réduction de coûts consiste à renforcer le recours à l'offshore", ajoute Benoît Leboucher, directeur chez Logica Management Consulting.