Les DSI face à la maîtrise des coûts Le benchmarking des coûts : un levier à ne pas négliger

Par-delà la visibilité apportée par la comptabilité analytique en matière de coûts informatiques, les indicateurs de comparaison apportent également une aide précieuse au DSI pour justifier ses budgets et ses dépenses. Il n'en reste pas moins qu'une telle démarche paraît difficile à généraliser à tous les projets informatiques, tant certains peuvent être spécifiques aux métiers de l'entreprise ou de l'administration les mettant en œuvre.

georges epinette est le directeur de la stime intermarché 
Georges Epinette est le directeur de la Stime Intermarché  © Stime Intermarché

Certaines DSI affichent cependant des retours d'expérience en matière de benchmarks de coûts. En 2008 et début 2009, la Ville de Mulhouse a appliqué ce type de démarche dans le cadre de la refonte de son centre d'appels à destination des habitants. La DSI a notamment travaillé main dans la main avec la ville d'Auxerre qui avait réalisé un projet équivalent quelques mois auparavant. 

 "Nous avons analysé les coûts du projet mené par Auxerre, ce qui nous a permis de ne pas trop nous tromper à la fois sur le plan des licences et de l'enveloppe globale nécessaire", confie Jean-Louis Spaety, DSI de la Ville de Mulhouse. "Globalement, nous essayons de tirer partie au maximum des expériences des autres collectivités sur le terrain des systèmes d'information."

Des politiques équivalentes sont menées par les entreprises privées, notamment au sein des grands groupes. "Le benchmarking des coûts est évidemment intéressant à condition de pouvoir comparer ce qui peut l'être", nous confiait en avril dernier Georges Epinette, DSI de la Stime Intermarché. "En 2005 et 2006, nous avons travaillé au sein du Cigref sur un modèle de benchmarking des coûts. L'idée consistait à normaliser les 'plans de comptes' types d'une DSI puis ses grands processus invariants en s'appuyant sur la méthode ABM [ndlr Activity Based Management]."

Les DSI préféreraient-ils rester cantonner à des benchmarks techniques ?

Des travaux qui sont actuellement en cours de reprise et d'amendement par le Cigref. "A la Stime Intermarché, depuis maintenant quatre ans, nous avons mis en place cette méthode de construction budgétaire baptisée BITMAP [ndlr Budget IT Modélisé par une Approche Processus] qui nous met en situation de nous comparer à périmètre équivalent", soulignait Georges Epinette.

Comment expliquer que ces travaux du Cigref ait pris tant de retard ? "Il est clair qu'il est dans l'intérêt du DSI que la messe soit dite plutôt en latin qu'en français", analyse Claude Salzman. "Certains indicateurs assez précis ont été définis sur le terrain de l'informatique de gestion, le prix moyen d'une écriture comptable notamment. Mais ces travaux restent encore assez timides. Il est compréhensible que les DSI souhaitent rester cantonner à des benchmark purement technique, et conserver une opacité sur les coûts des processus métier. Sans doute pour plus de liberté."