Patrick Hereng (DSI, Total) "Nous utilisons la réalité virtuelle pour la formation en amont des opérations en mer"

Avez-vous une démarche d'innovation au sein de la DSI de Total ?
 
Quels que soient les métiers du groupe, nous faisons face à une concurrence mondiale farouche. Nous sommes en concurrence avec les autres majors du pétrole, et continuons à nous battre aussi contre les autres. Mais, nous voyons également de plus en plus apparaître les compagnies nationales qui se développent maintenant en dehors de leur pays d'origine.

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Patrick Hereng a été DSI de CDC Marchés entre 1996 et 1998, avant de rentrer chez Total. © Cécile Debise / JDN

Dans ce contexte, nous observons une demande accrue des métiers en matière d'innovation informatique, et plusieurs projets ont été récemment lancés sur ce terrain. Notre chantier de supercalculateur multi-pétaflopique en est un premier exemple. Dans un autre domaine, nous commençons à utiliser la réalité virtuelle pour former les opérateurs en amont des opérations en mer. Nous avons par exemple modélisé une plate-forme pétrolière d'une superficie équivalente à quatre terrains de football.

Nous testons ce type de serious games pour répondre à d'autres types de besoin. Notamment pour réaliser des exercices de sécurité en environnements virtuels, qui sont difficiles à mettre en œuvre en situation réelle, sur nos infrastructures de raffinerie par exemple. Ces environnements peuvent nous permettre de simuler des accidents par exemple, pour ensuite apprendre à mieux les gérer en situation réelle. Le serious games fait partie des leviers d'innovation pouvant ainsi permettre d'améliorer la sécurité de nos raffineries.
 
 
Faites-vous appel aux applications en mode SaaS ?

 
Nous commençons à déployer des applications SaaS ou Cloud. Nous envisageons d'étendre leur utilisation pour répondre à des besoins d'optimisation de coûts de certains métiers. L'avantage est aussi la rapidité de déploiement et la flexibilité.

"Nous avons mis en oeuvre deux réseaux sociaux d'entreprise en mode SaaS"

Nous avons commencé avec quelques applications SaaS pilotes. C'est le cas de deux réseaux sociaux, l'un cible les femmes et a pour but de promouvoir les femmes dans l'entreprise, le second les expatriés. Ces projets ont été déployés en moins de deux semaines entre le moment où la décision a été prise et celui où l'application était opérationnelle, ce qui aurait été difficile si nous étions partis sur un déploiement en interne.
 
Nous allons forcément avoir une évolution de notre système d'information actuel pour aller vers une utilisation que l'on peut qualifier de Cloud hybride. Certains systèmes legacy n'ont en effet pas de raison de changer à court terme. Nous réalisons aussi des opérations de consolidation de centres de données internes que nous combinons à des projets de virtualisation, qui nous amènent à nous lancer dans des chantiers de Cloud interne privé. D'un autre côté, nous aurons une partie de nos applications sur des Cloud externes. Nous allons tester le Cloud de Microsoft sur la partie bureautique pour compléter les solutions actuelles.