Patrick Hereng (DSI, Total) "Le SaaS est une lame de fond comparable à l'Internet"

La sécurité freine-t-elle l'adoption du Cloud ?
 
Nous ne prenons pas la problématique de sécurité des Clouds publics à la légère. Des Clouds publics ont déjà essuyé des problèmes de sécurité. De ce fait, nous ne migrerons pas toutes nos données vers le Cloud, et les systèmes cœurs de métiers resteront très probablement en interne.

une démonstration des environnements virtuels mis en œuvre pour la formation en
Une démonstration des environnements virtuels mis en œuvre pour la formation en amont des opérations en mer a été réalisée au comité exécutif de Total. © Cécile Debise / JDN
Nous avons aussi des systèmes internes à très forte volumétrie dont la migration vers le Cloud semble complexe. 10 000 utilisateurs sont par exemple clients de SAP.

Plus globalement, le SaaS est une lame de fond. C'est une tendance que l'on ne peut plus ignorer. Tous les acteurs du monde informatique se tournent vers ce modèle. Forcément, à un moment ou un autre, c'est quelque chose que l'on ne peut plus ignorer. Même si on ne souhaite pas y aller, on y sera contraint. C'est un peu comme l'Internet.

La question n'est donc pas de savoir s'il faut y aller, mais plutôt comment l'adopter, à quelle vitesse et quelle est la bonne réponse pour l'entreprise. Mais, il est difficile encore d'estimer à quel rythme cette transformation va se faire.
 

La concentration des fournisseurs IT présente-t-elle un risque pour vous ?

 
C'est à la fois une opportunité et un risque. Dans le monde du service, nous sommes encore très loin d'une situation dans laquelle un seul acteur aurait la possibilité de répondre à un besoin. Le marché est encore très fragmenté. Les marges de manœuvre sont encore importantes. Sur les fournisseurs de technologies, la concentration est déjà plus forte. Là en effet, nous essayons chaque fois que c'est possible de conserver du bi-sourcing. Mais, dans certains cas, ce n'est pas possible. Concernant SAP par exemple, il n'y a pas d'alternative.
 

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Mais, il faut garder aussi en tête que cette concentration permet de bénéficier d'outils plus intégrés, même si ce n'est pas encore toujours le cas selon les acteurs. L'une des problématiques du DSI demeure en effet l'intégration des composants à l'échelle du groupe. Ce qui coûte cher aujourd'hui, ce sont les interfaces. C'est une des raisons d'ailleurs pour lesquelles nous avons fait le choix de Microsoft sur le poste de travail, avec Sharepoint, la messagerie, la messagerie instantanée. Cette politique nous évite d'avoir à traiter cette problématique d'intégration entre ces différentes briques. C'est l'un des paris d'Oracle en rachetant Sun de proposer plus d'intégration.