La robotic process automation, nouveau tremplin de productivité dopé à l'IA

La robotic process automation, nouveau tremplin de productivité dopé à l'IA Très émergentes, les applications de RPA automatisent les process à faible valeur ajoutée. L'intelligence artificielle s'invite depuis peu sur ce marché.

Il s'agit d'un tout nouveau domaine applicatif qui pourrait, selon Gartner, représenter un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars en 2020, avec à la clé un taux d'adoption jusqu'à 40% chez les grandes entreprises. La robotic process automation (RPA) représente une nouvelle étape dans l'automatisation des processus métiers. "Ces solutions peuvent traiter potentiellement n'importe quelle donnée en exécutant, telle une macro, une série d'actions préprogrammées et en suivant des règles métiers prédéfinies. Leur champ d'application est vaste puisqu'elles s'appliquent potentiellement à tout type de processus (banque, assurance, administration…) et fonctions supports (finance, ressources humaines, achats, informatique…)", explique-t-on chez Deloitte. Pour améliorer encore leur capacité de traitement, ces plateformes commencent elles aussi à intégrer des couches d'IA.

Parmi ses principaux points forts, le RPA vient automatiser les tâches répétitives ou redondantes (typiquement les resaisies ou copier-coller entre systèmes) tout en facilitant la traçabilité des procédures (celles-ci étant dématérialisées), et avec la clé la capacité d'encaisser des volumes de requêtes massifs. "Les applications robotisées réagissent à des requêtes d'autres systèmes, un progiciel de gestion intégré par exemple, et y répondent en déclenchant des actions comme pourrait le faire un humain. Mais à la différence de l'humain, il travaille jour et nuit, coûte moins cher et ne fait pas d'erreur", insiste UiPath, un pure player du domaine. Selon cet éditeur new-yorkais, la mise en place d'une telle solution se traduirait par des processus en moyenne 10 fois plus rapides. "Sans compter la capacité à encaisser des pics d'activité comme une équipe ne pourrait jamais le faire."

Dans le retail typiquement, les technologies de RPA peuvent permettre d'automatiser la gestion et l'orchestration des commandes entre application commerciale d'une part et progiciel de gestion financière d'autre part. Tout en étant capable de répondre aux amplitudes de vente. Au sein des grands groupes avec des volumes de clients massifs, elles sont mises au service des workflow de routage et traitement des e-mails. Un usage dont serait notamment friand le domaine de la banque et de l'assurance. En France par exemple, la Société Générale a recours à la technologie de la start-up française Owi (et notamment son outil Owi Mail) pour répondre à cette problématique.

"Les solutions de robotic process automation s'orientent de plus en plus vers l'intelligence artificielle"

Parmi les acteurs du RPA, Forrester classe Automation AnyWhere et Blue Prism aux côtés d'UiPath parmi les leaders du marché. Ces trois fournisseurs se détachent notamment en matière de richesse fonctionnelle et capacité d'automatisation, mais aussi de par leur habilité à opérer la sécurité et la gouvernance des processus mis en musique. UiPath sortirait du lot en proposant une déclinaison communautaire de son offre. "Cette édition est gratuite pour les développeurs indépendants, les projets open source, la recherche publique, l'éducation et les équipes professionnelles de petite taille", précise le provider. De quoi commencer à tester et éprouver le produit avant de se lancer dans un déploiement plus conséquent.

"Les acteurs de la robotic process automation s'orientent de plus en plus vers l'intelligence artificielle pour améliorer la réactivité et la capacité de décision de leur technologie", indique Craig Le Clair chez Forrester. D'après l'analyste, deux stratégies se distinguent dans ce domaine selon les éditeurs. "Certains comme WorkFusion et Pegasystems développent leurs propres algorithmes d'IA. D'autres tels Kryon et Blue Prism, préfèrent recourir à des plateformes de machine learning tierces, par exemple Azure ML de Microsoft ou Watson d'IBM", constate-t-il. En ligne avec cette stratégie, Blue Prism vient d'annoncer un accord avec Google dans le but de recourir aux services cloud de traitement cognitif de ce dernier (notamment Google Cloud ML Engine).

L'enjeu ? Grâce à l'IA, les acteurs du RPA vont pouvoir traiter n'importe quel type de contenu. Pas seulement les formulaires et autres données dites structurées, historiquement bien gérées par les systèmes informatiques. Mais aussi les lettres manuscrites (par le biais de la reconnaissance de caractères), les messages téléphoniques (via le natural language processing et la reconnaissance vocale), les photos de produits (avec la reconnaissance d'images et le deep learning), etc.

En s'adossant à l'intelligence artificielle, les offres de RPA auront par ailleurs la capacité de s'adapter à un contexte, une problématique particulière, en activant le processus adapté. "La machine pourra ainsi répondre à une série de questions. Ai-je déjà rencontré ce cas de figure auparavant ? Qu'est-ce qui avait été décidé dans les cas similaires ? La demande est-elle liée à une donnée déjà analysée ? Qui peut-elle impliquer dans l'entreprise ?", détaille Manish Rai Job, vice président produit et marketing chez Automation Anywhere. "Le mariage de l'IA et du RPA peut trouver des applications dans nombre de domaines : automatisation du support client, optimisation de la qualité produits, diagnostique industriel, prévention des fraudes… Elle donne naissance au cognitive automation."