Intelligence artificielle : la confiance progresse

Alors que le niveau de défiance des Français s'agissant du vaccin, de l'exécutif ou du corps médical ne cesse d'augmenter, il est un domaine où la confiance progresse. C'est ce que révèle le baromètre Impact AI réalisé par l'IFOP sur la perception de l'intelligence artificielle en France.

Des Gaulois pas si réfractaires ?

Voilà qui a de quoi surprendre. Pas un jour ne passe sans un article sur le "virus de la défiance", ce mal français qui mine la relation entre les citoyens et leurs représentants politiques, leurs institutions où les experts et médiateurs en tout genre.

Cette semaine encore, notre réputation de gaulois réfractaires à la réforme, au changement et à l’innovation nous colle à la peau à l’étranger, dans une étude du célèbre Pew Research Center et de Tech Monitor aux États-Unis, sur le rapport des citoyens à la technologie. A la question "Pensez-vous que la technologie soit bonne pour la société ?", plus de 60% des interrogés répondent par la négative. Une preuve de plus du techno-scepticisme français ?

Bien sûr, les réticences existent. Le baromètre paru la semaine dernière révèle par exemple que les inquiétudes persistent chez presque la moitié de nos concitoyens concernant l’impact de l’intelligence artificielle sur la pérennité de nos emplois.

Mais il montre aussi que l’opinion globale concernant l’IA progresse pas à pas, alors que 21% des Français en ont une meilleure image et que la prise de conscience sur son rôle (positif) dans les domaines de la santé ou du travail augmente.

Confiance et connaissance

Paradoxalement, si cette prise de conscience du rôle de l’IA dans nos sociétés progresse, peu de personnes sont aujourd’hui en mesure d’identifier concrètement ces technologies au quotidien.

Alors que l’écrasante majorité des Français a déjà entendu parler de l’IA et pressent qu’elle aura un impact majeur sur leur vie, moins d’un répondant sur trois pense y avoir recours dans sa vie personnelle. Ce qui peut nous interpeller, alors que 77% d’entre eux possèdent un smartphone…

Dès lors, comment combler un tel fossé entre les perceptions et les usages ? Et si la familiarité et la connaissance favorisent la confiance, comment répondre aux attentes des 2 tiers de Français qui se considèrent mal informés sur les possibilités offertes par l’IA sur la santé, l’environnement, ou l’éducation ?

Ces questions doivent aujourd’hui guider les professionnels et experts dont le rôle est d’accompagner les transformations liées à l’IA dans nos sociétés.

En créant tout d’abord les conditions d’un dialogue citoyen qui nous permettrait de sortir l’IA du débat d’experts qui alimente les fantasmes. Mais aussi en soutenant les entreprises dans le développement de technologies responsables, qui embrassent les dimensions éthiques, techniques et légales de l’intelligence artificielle.

C’est ainsi que nous parviendrons à répondre au besoin exprimé si massivement dans notre baromètre par les Français, qui sont 73% à déclarer que le développement d’une IA de confiance est un enjeu important, voire essentiel.

Un appel qui nous oblige, autant qu’il nous engage, à poursuivre nos actions en faveur d’une IA responsable.