Pourquoi le low-code est l'avenir des services publics

Depuis la pandémie, de nouvelles tendances émergent. Le progrès technologique n'a jamais été aussi plébiscité et continue de transformer radicalement les services du secteur public.

Selon le cabinet Gartner, 60% des organismes du secteur public du monde entier s’attendent à tripler leurs services numériques destinés aux citoyens d’ici 2023. Au niveau national, les collectivités soutiennent l’appel à la modernisation d’applications critiques héritées, afin de se montrer plus réactives face à un environnement dynamique. Aux États-Unis, par exemple, une proposition bipartisane actuellement étudiée au congrès permettrait d’ériger le remplacement des systèmes informatiques fédéraux archaïques par des infrastructures modernes au rang de priorité. 

Les plateformes de développement low-code sont donc idéalement positionnées pour aider les services publics à rationaliser leurs ressources allouées, tout en créant et déployant des solutions innovantes. Découvrons à travers cinq exemples comment ces organismes peuvent mettre à profit des plateformes de développement low-code de premier plan pour répondre à leurs besoins de transformation numérique.

1. Augmenter la flexibilité des solutions 

Une récente enquête réalisée par Bloomberg révèle que les fonctionnaires sont ceux qui utilisent le plus de technologies non approuvées pour contourner les blocages et autres obstacles mis en place par leur service informatique et pour se procurer les outils nécessaires à leur travail. Cette pratique, aussi appelée Shadow IT, augmente considérablement le risque que leur organisation soit victime d’une cyberattaque. De plus, les systèmes commerciaux standards proposés par des fournisseurs spécialisés peuvent revenir chers à plus long terme — en particulier lorsque des crises imprévisibles ou des modifications de l'écosystème nécessitent de s’adapter à de nouveaux cas d’usage. Grâce à une architecture ouverte, à des fonctions de gouvernance intégrées et au contrôle de la connectivité, il est possible de stabiliser l’acquisition de services numériques par une organisation, indépendamment du timing au niveau du cycle d’approvisionnement ou du budget alloué.

Des analystes du cabinet Gartner ont récemment cité l’utilisation d’applications composables (c’est-à-dire des solutions numériques modulaires, adaptées et réutilisables) comme le facteur le plus important pour les organismes gouvernementaux chargés de s’adapter à l’évolution des exigences réglementaires, législatives et du grand public.

2. Moderniser les systèmes existants

L’accélération de la modernisation de l’existant puise dans un soutien général pour la numérisation du secteur public. Les collectivités locales et régionales mesurent l’impact de l’IoT et des objets connectés, de l’IA et de la 5G afin d’accroître le rendement d’une grande variété de services comme le trafic et les transports, l’utilisation d’énergies et d’éclairage, la gestion des déchets présentant des risques pour la santé, la qualité de l’eau et de l’air, les travaux publics et la sûreté, les services d’urgence, ou la planification et l’affectation des ressources. 

La prochaine étape sera de mettre en place des infrastructures publiques hyperconnectées. La latence ultra faible promise depuis longtemps par la 5G, censée interconnecter un nombre massif de capteurs, sera l’ingrédient essentiel pour transformer le rêve de la prise de décisions en temps réel à grande échelle en réalité pour le service public.

En s’appuyant sur une plateforme low-code adaptable et flexible capable d’étendre la pile technologique en souplesse, les prestataires seront en mesure de suivre l’évolution des technologies, de leurs partenaires et services

3. Security by Design, la sécurité dès la phase de conception 

Compte tenu du niveau actuel de la menace, le renforcement de la sécurité, la protection des données et la fiabilité des interactions avec l’écosystème numérique des administrations en ligne sont une priorité pour les responsables des services publics. Même les transactions publiques les plus insignifiantes pourraient présenter des risques au niveau financier et pour la réputation des entités mal protégées. Le service public se doit donc d’examiner les plateformes de développement afin de vérifier leurs capacités de gouvernance, de contrôle et de supervision des activités de l’ensemble des applications

4. Une seule clé pour accéder en toute sécurité à tous les services  

Prochaine étape : fournir une preuve d’identité numérique précise, permettant de profiter pleinement des services de l’e-administration, afin de les rendre plus accessibles tout en réduisant les coûts. Ces deux défis sont intimement liés. Tout d’abord, le grand public doit se fier aux modes de collecte, de stockage, de protection et de contrôle des accès aux informations sensibles (données fiscales et de santé, versements de prestations sociales, certifications, licences, etc.). Parallèlement, les organismes du service public doivent trouver une solution pour partager et valider des identifiants entre eux, afin de créer ce que les chercheurs appellent des écosystèmes d’identité numérique. 

Trois pays de l’Union européenne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Estonie, ont mis en place un nouveau service d’identification unique permettant de valider l’utilisation de services numériques par les citoyens, quel que soit leur emplacement.

La nécessité de se connecter de façon sécurisée à des systèmes et jeux de données tiers de façon simple et instantanée est le principal moteur derrière l’adoption de plateformes de développement de logiciels d’entreprise. Les plateformes dotées de capacités certifiées de gouvernance et de contrôle intègrent ainsi des fonctionnalités d’identification à l’aide de connecteurs sécurisés et créés en low-code. Tout ceci représente l’avenir des services publics en ligne.

5. Partager au lieu de réinventer la roue

Qu’il s’agisse de la perception des impôts ou de la gestion des déchets, du trafic ou des zones de stationnement, des services d’urgence, ou encore de l’enregistrement des naissances ou des mariages, les autorités municipales du monde entier fournissent à leurs citoyens des services similaires. Contrairement aux entreprises privées, qui cherchent à se différencier et à prendre l’ascendant sur la concurrence, les organismes du secteur public sont libres de collaborer et de partager leurs solutions numériques partiellement (microservices) ou en intégralité afin de stimuler l’innovation et de rentabiliser plus rapidement leurs investissements. 

N’oublions pas non plus que leurs activités doivent être transparentes et tenir compte des retours d’une multitude de parties prenantes. Lorsque la confiance diminue, les solutions adoptées peuvent faire l’objet de controverses, comme ce fut le cas avec la récente proposition par l’IRS (le service américain de collecte des impôts) d’utiliser une technologie de reconnaissance faciale pour identifier les contribuables. 

Ces collaborations permettent en outre de développer les compétences des agents du service public, et réduisent la charge pesant sur des départements informatiques en manque de ressources. On peut citer ici la puissante Plateforme de recherche en ligne de l’UE, qui permet d’effectuer un suivi des effets des vaccins contre la COVID-19. Cet outil a été créé en s'appuyant sur une plateforme low-code en collaboration avec l’Agence européenne des médicaments et le Centre hospitalier universitaire d’Utrecht aux Pays-Bas, et est désormais utilisé dans 45 pays. Grâce à cette solution, les chercheurs peuvent collecter des données à l’échelle internationale sur une plateforme cloud sécurisée et évolutive. Les profils des utilisateurs sont rendus anonymes, ce qui permet d’équilibrer l’innovation technologique avec les besoins de confidentialité et de sécurité du grand public.  

Des solutions numériques au profit de tous

L’expansion des services d’e-administration peut promouvoir le développement durable, l’engagement des citoyens et la prospérité économique. Le développement no code / low-code et l’intégration de plateformes permettront au secteur public d’atteindre plus rapidement ces objectifs en évitant les problèmes liés à des processus monolithiques, aux systèmes existants et aux architectures propriétaires. 

Les solutions numériques mettant à profit la flexibilité des technologies, outils et services contemporains pour faciliter la vie des utilisateurs et des collectivités locales contribueront grandement à étendre l’accès aux biens communautaires à tous les citoyens du 21e siècle.