L'ultra haute définition décolle en entreprise
La haute définition est déjà "has been". Place à l'ultra haute définition, qui peut afficher nettement plus de détails : si la "Full HD" se limite à 1080 lignes de pixels, et s'arrête à 1920×1080 pixels en format 16/9, l'ultra haute définition propose au minimum pour ce format une résolution de 3840×2160 pixels, aussi appelée "4K".
Et certaines entreprises sont déjà intéressées par ce gain de détails à l'écran. "Nous avons du mal à répondre à la demande", assure Cédric de Bossoreille, spécialiste des postes de travail et End User Computing chez Dell France, qui évoque "plusieurs milliers d'unités déjà écoulées" de ces écrans haut de gamme à peine lancés. Dell fait en effet partie des rares fournisseurs IT à avoir aujourd'hui de tels écrans dans son offre. Dans son catalogue figurent aujourd'hui un 32 pouces (de 3840x2160 pixels, à 2700 euros), ainsi qu'un 24 pouces (de même résolution, c'est-à-dire plus de pixels au cm2, pour 1200 euros)
"Il n'y pas que Total qui s'équipe"
Gagner en efficacité avec la précision de l'ultra haute définition
Plusieurs entreprises ont déjà commencé à tester et à s'équiper de ces écrans aux résolutions record. Il y a ainsi des besoins dans l'industrie pétrochimique, où l'analyse des sols peut gagner en efficacité avec la précision de l'ultra haute définition. Et dans cette dernière industrie, "il n'y a pas que Total qui s'équipe, c'est le cas de tous les acteurs", remarque Cédric de Bossoreille, qui souligne que "pour les échographies de l'écorce terrestre, il y a un vrai besoin de gagner des pixels".
Même raisonnement dans le secteur médical, et plus précisément dans l'imagerie médicale : gagner des détails lors de l'observation des scanographies d'organe intéresse la profession. Pour l'instant, pas d'hôpitaux ou de cliniques sont équipés, du moins en technologies Dell, ce sont plutôt des laboratoires de recherche, par exemple ceux de l'Inserm ou du CNRS.
Améliorer le design industriel
Des constructeurs automobiles ont aussi déjà fait part de leur intérêt, pour améliorer leur design industriel. La création numérique, la CAO et les dessins techniques en 3D figurent en effet en bonne position parmi les activités visées en priorité par l'ultra haute définition. La technologie devrait aussi pouvoir attirer, plus globalement, les professionnels du graphisme.
Cédric de Bossoreille évoque également le montage vidéo : un écran quad HD (autre appellation pour un écran de 3840x2160 pixels) peut ainsi afficher à la fois un flux vidéo Full HD et les menus de la solution de montage utilisée avec un meilleur affichage que sur un écran en 1920x1200 pixels - qui pousse parfois des monteurs à opter pour deux écrans.
Mises à jour attendues
Des mises à jour, du côté des logiciels (comme ceux d'Adobe par exemple), sont cependant parfois encore attendues pour pouvoir pleinement supporter tous ces nouveaux écrans. "Mais c'est plus de l'ordre du patch que de la mise à jour à majeure", explique Cédric de Bossoreille, qui fait comprendre que c'est imminent, ses nouveaux terminaux étant en cours de certification chez les éditeurs concernés. "Des monteurs utilisent déjà des dalles de très haute résolution. Des groupes de télévisions essaient aussi ces écrans, et des reportages sont même tournés avec ce niveau de détails", poursuit le spécialiste de Dell.
Le constructeur texan prévoit déjà de rajouter dans les prochaines semaines une nouvelle diagonale, de 28 pouces, à son catalogue d'écrans en ultra haute définition. Il s'agira d'ailleurs, peut-être, de celui qui sera un jour sous les yeux des employés lambda, lorsque ces définitions seront moins chères et plus démocratisées. Après tout, Dell indique avoir remarqué que la diagonale demandée pour des usages bureautiques a grandi sensiblement depuis un an ou deux...