L'Inde, invincible combattant de la prestation R&D externalisée

Le marché offshore indien en matière de recherche et de développement devrait s'élever à 21,4 milliards de dollars en 2012. L'amélioration du cadre de vie des travailleurs indiens pourrait constituer l'une des clés du succès.

Face à la montée en puissance de la Chine et pris sous le feu des critiques d'une qualité de service qui se détériorerait d'année en année, l'Inde aurait-elle finit par perdre de sa superbe en termes de destination offshore privilégiée ? Rien n'est moins sûr.

Car à en croire les derniers chiffres publiés par le cabinet de conseil indien en management et stratégie Zinnov, l'Inde bénéficierait toujours d'un puissant pouvoir d'attraction sur le terrain de l'externalisation de services, tout particulièrement en recherche et développement (R&D).

Ainsi, le marché de la R&D externalisée en Inde avoisinerait cette année les 9,35 milliards de dollars et devrait même connaître un boom sans précédent dans les années à venir. A horizon 2012, le cabinet a fait ses comptes et prévoit que les investissements dans ce domaine atteindront les 21,4 milliards de dollars, en croissance annuelle de l'ordre de 23%.

Des prévisions en apparence optimistes, mais qui s'avèrent être en phase avec l'accroissement du nombre de centres de R&D en Inde, qui ont poussé comme des champignons en 8 ans. Alors que l'Inde en comptait encore 180 à l'orée des années 2000, on en dénombrerait trois fois plus aujourd'hui, soit près de 600 d'ici à la fin de l'année.

Les nouvelles compétences des travailleurs indiens contribuent à redorer le blason de l'excellence de sa qualité de service

Et ce n'est pas l'augmentation des salaires des travailleurs indiens, jusqu'à plus de 50% par an - mais située tout de même dans une fourchette jusqu'à trois fois inférieure à celle de leurs homologues occidentaux -, qui serait à même de pouvoir estomper l'attrait pour les centres R&D offshore indiens.

Les multinationales comme Cisco, Motorola, General Electric ou encore HP faisant davantage preuve de tiédeur à l'idée de les délocaliser en Chine, où les questions soulevées autour de la protection de la propriété intellectuelle et de lutte contre l'espionnage industriel sont loin d'être réglées.

Autre levier d'attraction permettant de soutenir l'essor des activités offshore R&D en Inde : le retour au pays d'une nouvelle génération de travailleurs expérimentés ayant fait leurs preuves dans d'autres régions du globe - comme les Etats-Unis - et heureux de retrouver leur terre.

Selon Zinnov, ils seraient ainsi près de 30 000 à mettre au service de l'Inde leurs nouvelles compétences et contribuer à redorer le blason de l'excellence de la qualité des prestations offshore fournies, symbole de sa réussite et de sa valeur ajoutée au début des années 2000.

Conscients que de la satisfaction de leurs employés découle celle de leurs clients, les SSII indiennes ont d'ailleurs depuis longtemps pris les devants afin de proposer un cadre de travail attrayant et susceptible de retenir les meilleurs talents.

Dernier exemple en date, Infosys, qui vient d'annoncer le lancement d'un projet de campus pharaonique, étalé sur 10 ans, au budget de près de 200 millions d'euros, basé dans la ville de Posharam. Son objectif : permettre à 10 000 salariés de profiter d'un des complexe sportif, aquatique et médical les plus avancés du pays. Un bon moyen en somme de joindre l'agréable (le bien-être de ses employés) à l'utile (la préservation de sa compétitivité).