L'Etat de Genève cartographie son système pour le mieux le piloter

La DSI du canton de Genève a lancé un projet d'urbanisation de son système d'information. Objectif poursuivi : anticiper le basculement des services de l'état vers l'e-administration.

L'Etat de Genève a décidé de lancer un vaste chantier de dématérialisation de ses procédures administratives. Nom de code : Administration 2.0. Un projet visant à terme à proposer aux citoyens et aux entreprises installées sur le Canton des services en ligne intégrés à un guichet unique, disponible de partout et à toute heure. 

A cela s'ajoutant l'introduction au niveau fédéral d'un numéro unique de la personne, avec pour objectif de faciliter les échanges entre la fédération, les cantons et les communes.

Au vue de l'existant informatique, le projet s'avère complexe à mettre en œuvre. "Pour nous, il s'agit de passer d'un système structuré en silos à une logique transversale. L'idée étant aussi d'éviter aux administrés d'avoir à présenter une information que nous connaîtrions déjà", explique Michel Warynski, directeur de l'organisation des systèmes d'information de l'Etat de Genève.

Jouissant d'une grande autonomie, chaque ministère de l'état disposent en effet de son propre SI. Un historique qui a engendré un environnement informatique très hétérogène (en termes de systèmes et de bases de données).

Parmi les défis à relever DSI" w:st="on">figurent la nécessité d'aboutir à une intégration technique des systèmes, mais aussi à une interopérabilité sémantique et organisationnelle. "Ce second point est plus difficile à atteindre car il exige une collaboration en profondeur entre les différents départements", reconnaît Michel Warynski.

Pour faire face à ces enjeux, la DSI a décidé de passer par l'étape de la cartographie. Une méthodologie que Michel Warynski qualifie d'outil d'aide à la décision. "C'est un bon moyen de représenter graphiquement l'informatique, de façon synthétique et cohérente, pour comprendre et maîtriser l'existant, mais aussi envisager de nouveaux déploiements en décrivant des architectures cibles."

Une cartographie reposant sur le modèle élaboré par le Club Urba

Pour mener à bien ce travail, la DSI a retenu le modèle cartographique élaboré par le Club des urbanistes et architectes des systèmes d'information. Une démarche qui structure le système d'information en quatre couches (métier, fonctionnelle, applicative, et infrastructure).

Une première étape de cartographie de l'existant amène la DSI à cerner plusieurs facteurs de complexité du système d'information. D'abord les données contenues dans ses fichiers et bases sont souvent semblables, du moins en partie (informations relatives aux personnes, aux entreprises, aux bâtiments). Certaines fonctionnalités sont redondantes, et les flux intersystèmes lourds et complexes. Enfin, les connaissances disponibles sur le SI sont segmentées entre différents services et  personnes, et peu partagées.

"Cet état des lieux nous a amené à plancher sur des référentiels de données métier partagés et partageables. Avec à la clé l'identification pour chacun d'un propriétaire qui se porterait garant de la cohérence, de la mise à jour, et de l'évolution dans le temps des données", explique Christine Aïdonidis, responsable de la cartographie et de l'urbanisation des systèmes d'information de l'Etat de Genève.

"Ce travail s'est accompagné d'une réflexion sur la sémantique des données." Un processus qui s'accompagne aussi d'un réflexion équivalente au niveau des couches plus techniques de l'informatique. 

L'un des principaux enjeux du projet de cartographie aura été d'obtenir une adhésion des principaux acteurs. "Ce qui était nécessaire en vue d'obtenir un vision collective de l'organisation et du système d'information", pointe Christine Aïdonidis. 

"L'une des grandes problématiques a également été de définir le bon niveau de granularité de la modélisation. Le niveau de détail devant être suffisant pour que chacun puisse s'y retrouver, mais pas trop élevé pour pouvoir conserver la vision d'ensemble."

Et Michel Warynski de conclure : "la cartographie est un outil de gouvernance du système d'information qui apporte une vision globale permettant d'analyser les impacts d'une décision sur le système d'information, et de prioriser les projets." 

 
Le projet en bref
Source : Benchmark Group
Organisation Etat de Genève
Secteur Public
Projet Urbanisation

Propos recueillis à l'occasion de l'IT Governance Symposium 2008, organisé le 3 juin à Paris par l'AFAI en partenariat avec le Cigref et l'Open Group.