Quand le cloud sème la pagaille dans la gestion des licences logicielles

Quand le cloud sème la pagaille dans la gestion des licences logicielles Les DSI sont amenées de plus en plus souvent à refacturer les services informatiques aux entités métiers. Le manque de remontées d'information sur les usages liés aux services cloud et virtualisés ne leur facilite pas la tâche.

Répondant tant à des enjeux financiers, fiscaux que juridiques, la gestion des actifs logiciels (Software Asset Management) constitue une préoccupation de tous les instants pour les entreprises. Notamment pour celles ayant un parc logiciel étendu et/ou pour lesquelles la DSI entend avoir une vision précise des services fournis aux entités utilisatrices pour être en mesure de les refacturer. Mais pas seulement.

"Toutes les organisations, quelle que soit la taille, sont confrontées à des problématiques ITIL, de gestion des configurations et d'inventaire liées aussi bien à leurs logiciels internes que ceux installés dans des datacenters hébergés par des tiers, montés sur des serveurs physiques ou virtualisés", explique Philippe Lejeune, responsable des engagements de service SAM chez Insight.

"La solution idéale de SAM n'existe pas" (Renato Vista - CTO Capgemini Infrastructure Services)

Pour y répondre, les entreprises ont principalement deux choix. Soit elles décident de faire remonter de façon manuelle des informations de terrain (configurations, inventaires...). Une opération qui se révèle au final aussi délicate qu'incomplète. Soit elles s'outillent en solutions (automatisées) de gestion des licences, mais rien n'est pour autant joué par avance.

"Alors qu'il est très facile d'assurer un suivi des licences logicielles quand elles correspondent à des applications installées en interne, il est très difficile de connaître avec précision les droits d'usage liés aux services cloud ou virtualisés. Les solutions d'inventaires classiques ne sont en effet pas capables de faire remonter dans ce contexte des informations pertinentes", prévient Philippe Lejeune.

Snow Software et Licence Dashboard tirent leur épingle du jeu

Pourtant, plusieurs éditeurs spécialisés en gestion des licences et des inventaires tentent de se démarquer en proposant des offres taillées pour répondre aux besoins des entreprises. Il s'agit par exemple du norvégien Snow Software ou encore du britannique Licence Dashboard. Un acteur qui, dans une de ses dernières enquêtes, a d'ailleurs pointé du doigt les difficultés des entreprises à assurer un suivi de toutes les instances logicielles exécutées sur un serveur virtuel. Près de 20% des entreprises interrogées déclarant même ne pas utiliser de solution de suivi des licences.  

D'autres éditeurs sont également présents sur ce segment de marché comme ASG (anciennement BDNA-PSsoft), Aspera et iQuate, sachant que les éditeurs historiques (HP, IBM, CA, BMC Software...) s'activent également. Tous sont cependant loin de répondre à tous les besoins.

"La solution idéale permettant de faire des inventaires, de la corrélation et du rapprochement entre les licences installées, acquises et utilisées dans le cloud n'existe pas. C'est pourquoi nous suggérons de combiner plusieurs actions complémentaires articulées autour d'un audit technique des solutions, un audit des clés de licence et un audit des droits d'usage appliqué à l'ensemble des services fournis par la DSI ", conclut Renato Vista, CTO de l'entité Infrastructure Services chez Capgemini France.