L'informatique, un poison pour 56% des salariés

L'informatique, un poison pour 56% des salariés Manque de formation, défaut d'information, agacement envers la direction ayant imposé les logiciels... Les griefs des salariés envers le système d'information sont nombreux. Performance et accessibilité ne sont pas remises en cause.

Mis en place pour améliorer la productivité, gagner du temps ou encore permettre aux salariés de gagner en autonomie, les outils informatiques sont fermement ancrés dans le travail et le quotidien. Pour autant, les griefs des utilisateurs envers eux (CRM, applications métiers, réseaux sociaux d'entreprise, messagerie/agenda...) ne manquent pas.

C'est notamment ce qui ressort du baromètre des usages 2012 réalisé par SQLI Group et fournit en exclusivité au JDN Solutions. Dans cette enquête, réalisée sur les mois de mai et juin 2012 auprès d'un échantillon de 1 073 salariés, on constate que les outils informatiques sont loin de faire l'unanimité parmi les utilisateurs, sur de nombreux aspects.

Plus d'1 utilisateur sur 2 en proie à des difficultés

Les difficultés à les maîtriser expliquent en grande partie cet état de fait. Ainsi, 56,1% des répondants estiment qu'elles sont pour eux une source d'augmentation de stress (18,3%), de remise en cause personnelle (15,5%), de découragement (10,1%) ou encore d'agacement (25,2%).

 

"L'agacement des utilisateurs n'est pas tant contre l'outil informatique en tant que tel, mais contre les personnes qui l'ont imposé, à savoir tout particulièrement la direction générale, beaucoup plus que la DSI d'ailleurs", explique Didier Rayon, directeur des études chez SQLI Agency.

En outre, plus d'un salarié sur deux avoue avoir été au moins "parfois" en difficulté lors de l'utilisation d'un nouvel outil informatique dans le cadre de son travail (52%), même s'ils sont très rares à déclarer l'avoir "souvent" été (3%). Si l'on ajoute ceux qui confirment l'avoir été bien que "rarement" (39%), il apparaît que seuls 8% déclarent ne "jamais" rencontrer de difficulté avec ces outils.

Autre enseignement saillant de l'étude : les utilisateurs ont une bien meilleure perception des outils informatiques quand ils en ont eu connaissance en amont de leur mise en place. "C'est particulièrement vrai pour les outils CRM, mais moins avec les réseaux sociaux d'entreprise, car les utilisateurs peuvent plus facilement en comparer les usages profesionnels avec leurs pratiques personnelles", poursuit Didier Rayon. 

Des notes très positives pour les messageries/agendas et les outils métiers

Alors que 13,3% des utilisateurs se disent "enthousiastes" vis-à-vis des outils informatiques et qu'un sur deux se dit "intéressé", il ressort cependant du baromètre 2012 de SQLI que 17,9% se disent "déçus" par les outils, 9,4% se déclarent "prudents", 3,6% sont "sceptiques", tandis que 5,3% des répondants se disent ouvertement opposés aux outils informatiques.

 

Les explications données aux problèmes rencontrés dans l'utilisation des outils informatiques sont avant tout liées à des problèmes de formation et de communication (34%), de management (24%), mais aussi d'écoute (23%) et de conception (18%).

Le tableau n'est cependant pas si noir. Globalement, les utilisateurs accordent ainsi des notes positives aux outils, tant sur leur accessibilité (simplicité/facilité) que sur leur performance (efficacité/utilité).

En termes d'accessibilité, les messageries/agendas (8,3/10) devancent les outils métiers (7,5), les CRM (7,2), puis les intranets (7,1) et les réseaux sociaux internes (6,7). En termes de performance, le classement diffère peu : messageries (8,3), outils métiers (7,7), intranets (7,5), CRM (7,4) et RSE (6,4).

Les résultats de l'enquête battent également en brèche l'idée selon laquelle les femmes seraient moins à l'aise avec les outils informatiques que les hommes. Ainsi, la part des femmes "dépassées par l'informatique" atteint 27%, proche de celle des hommes ayant ce profil (24%). En outre, la part de celles classées comme étant "expertes" atteint 31%, et celle des hommes experts 26%.

Autre présupposé à être démenti, celui qui oppose les salariés issus de la génération Y aux autres. "Nous avons également pu observer des différences minimes dans la perception et l'utilisation des outils informatiques entre les répondants de la génération Y et les plus âgés, exception faite sur les réseaux sociaux où les écarts sont un peu plus sensibles en faveur des premiers", conclut Didier Rayon.