Le SaaS : une perte de pouvoir pour les DSI ?
L'émergence des applications en mode SaaS représente un dilemme pour les DSI. D'un côté, ces nouvelles applications (hébergées, et tarifées souvent en fonction du nombre d'utilisateurs) sont la promesse, illustrée déjà par de nombreux retours d'expérience, d'une mise en œuvre plus rapide. Permettant de s'affranchir des contraintes de déploiement en interne, elles introduisent aussi plus de souplesse en termes de gestion financière, faisant passer les dépenses d'investissement en dépenses d'exploitation. De l'autre, les logiciels SaaS peuvent représenter un risque pour les DSI, dans la mesure où les directions métier peuvent potentiellement les mettre en place sans faire appel aux DSI...
Le SaaS monte en puissance
La dernière étude IT Research / Club Décision DSI / JDN vient illustrer ce paradoxe. A la question de savoir s'ils comptent privilégier le déploiement d'applications SaaS en 2013, 37% des 150 DSI français interrogés répondent positivement. Même s'il ne s'agit pas d'une majorité, ce taux est relativement important, et illustre une tendance de fond en faveur de l'adoption des logiciels en mode cloud dans l'Hexagone.
Cette tendance rejoint également les dernières prévisions du Gartner. Pour le cabinet, le SaaS sera en effet l'un des rares postes qui contribuera à tirer la croissance des dépenses IT cette année (à + 3,3%). A l'inverse, les dépenses d'investissement, qui représentent toujours la majeure partie du budget des DSI, devraient largement stagner.
Le SaaS : un désintermédiation avec les métiers
Mais, IT Research n'en relève pas moins certains points noirs bien présents dans la tête des DSI. Le principal d'entre eux ? Le SaaS est "porteur d'un risque de désintermédiation du DSI vis-à-vis des utilisateurs métier". 54% des DSI interrogés affirment que ce risque existe. L'avènement des technologies SaaS met en effet potentiellement le DSI en concurrence avec des fournisseurs externes capables de livrer des solutions dont l'adhérence au système d'information est faible voire inexistante. Au final, 83% des DSI consultés indiquent que cette désintermédiation avec les métiers peut même engendrer des problèmes techniques ultérieurs pour la direction informatique.
D'où la nécessité pour les directeurs des systèmes d'information de prendre les devants, et se poser comme référent du mouvement de l'entreprise vers le SaaS. Dans de tels projets, les problématiques sont en effet nombreuses : de la gestion des contrats et des SLA, à la délicate question de la sécurité des données - pour ne citer que les deux points les plus souvent jugés sensibles.