Stanislas de Bentzmann (Devoteam) "Notre carnet de commandes recommence à se remplir dans le secteur de la finance"

Les résultats de la société de services informatiques sont stables au premier semestre 2009. Son co-fondateur revient sur la période écoulée, et fait part de ses prévisions.

Le chiffre d'affaires de la société de services informatiques Devoteam s'établit à 113,5 millions d'euros au deuxième trimestre 2009, en retrait de 4% comparé à la même période en 2008. Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires du groupe français est stable par rapport à celui de l'année précédente. Il s'élève à 228,4 millions d'euros. Un résultat qui est en ligne avec les prévisions annoncées début février 2009.

JDN Solutions. Quel est votre commentaire à chaud sur les résultats de Devoteam au premier semestre ?

Stalisnas de Benzmann. Globalement, ce premier semestre est conforme à nos attentes. La conjoncture n'est pas facile notamment dans la mesure où nos clients font peser une pression importante sur les coûts. Mais, nous sommes satisfaits du travail réalisé. Il est vrai que ce passage difficile avait été anticipé. Nous avons tiré les enseignements de la crise de 2001 à 2003 qui avait été très dure. Nous avons cessé de recruter il y a un an, et réduit nos investissements. Fin 2008, début 2009, lors de la présentation de ce plan d'actions, certains commentaires d'observateurs étaient très négatifs. A la fin du premier trimestre, la conjoncture nous a donnés raison.

Au final, le semestre est loin d'être euphorique. L'arrêt des recrutements a eu un effet d'attrition sur l'activité entrainant des conséquences sur la croissance. D'où l'anticipation d'un chiffre d'affaires plus faible sur le premier semestre.

Que présagez-vous pour les mois à venir ? 

Nous sommes au milieu du gué, mais il est difficile de dire si nous sommes plus proches de la fin de la crise que du début. Nous restons donc très prudents, et nous nous gardons bien de faire des prévisions à plus de 3 à 6 mois. Pour le moment, nous tablons sur un second semestre assez proche du premier. Notre principale préoccupation aujourd'hui est de mettre tout en œuvre pour nous adapter le plus rapidement possible, et surtout conserver notre politique de protection de nos résultats et de nos équipes.

"Plus nous aurons préparé la sortie de la crise, plus nous aborderons cette nouvelle étape sereinement"

Cela ne nous empêche pas de travailler en vue de préparer la sortie de la crise, et un premier semestre 2010 qui serait plus positif. Il s'agit notamment d'envisager de nouvelles collaborations clients, d'étudier l'évolution de notre positionnement en matière de technologies. Mais aussi d'optimiser le dimensionnement de nos équipes et de déployer par exemple des outils de travail collaboratif et de gestion des connaissances pour optimiser le travail de nos consultants.

Enfin, nous continuons à investir dans nos programmes de formations internes. L'objectif étant notamment d'améliorer la connaissance que nos consultants ont de nos offres, et stimuler leur dynamisme face aux clients. Plus nous aurons préparé la sortie de la crise, plus nous aborderons cette nouvelle étape sereinement.

Quelle a été la tendance de la demande en matière de projets IT en France sur le premier semestre ?  

Dans les télécoms, nous avons perdu trois contrats au premier semestre 2008, suite à des décisions de délocalisation prises par les opérateurs. Ce qui a contribué à impacter le chiffre d'affaires du premier semestre 2009. Mais sur ce segment, notre activité se maintient plutôt bien, notamment dans le cadre de gros projets de développement lancés dans les pays émergents. Les opérateurs mobiles initient par exemple d'importants chantiers de déploiement réseau en Afrique et en Asie. Des zones dans lesquelles les réseaux filaires sont peu développés, et qui représentent des gisements de croissance importants pour les réseaux mobiles et le m-paiement [ndlr ou paiement par mobile].

Dans l'Energie, les grands projets sont également à l'ordre du jour. En France, c'est le cas chez Total, EDF, GDF ou encore Areva. Enfin, dans le domaine de la finance, on note également une certaine reprise. Un secteur pourtant touché de plein fouet par la crise. Depuis quelques mois, notre carnet de commandes est de nouveau rempli sur ce segment. Les contrats portent notamment sur l'optimisation de l'infrastructure IT, l'industrialisation de la production et de la supervision informatiques, avec à la clé la fin de l'indépendance des branches au sein des groupes.

Plus globalement, quelles sont les problématiques informatiques qui provoquent le plus d'engouement chez les DSI ces derniers mois ?

Les clients investissent dans des projets dont le retour sur investissement est rapide. Les chantiers portent par exemple sur l'entreprise communicante, et le déploiement d'outils collaboratifs et d'infrastructures de communication unifiée. Le plan de continuité d'activité constitue également une préoccupation forte, notamment au sein des banques pour lesquelles cet élément constitue une obligation légale et pas seulement une pratique de bonne gestion.

La virtualisation est aussi un vrai sujet. Cette approche a prouvé sa capacité à réduire rapidement les coûts, en permettant d'optimiser le nombre de serveurs et la surface qu'ils occupent, et réaliser des économies d'énergie. Mais plus globalement, la notion de Green IT ne provoque pas l'engouement, même si des proof of concept existent. Même constat en ce qui concerne le cloud computing.

Stanislas de Bentzmann est co-fondateur et co-président du directoire de Devoteam.