Les TPE et PME dans l'informatique s'inquiètent des nouvelles taxes

Les TPE et PME dans l'informatique s'inquiètent des nouvelles taxes Touchées de plein fouet par la crise, les petites entreprises IT françaises devraient être plus nombreuses qu'en début d'année à licencier. Commandes et chiffre d'affaires sont en berne.

Dans un contexte économique tendu, l'activité des TPE/PME en informatique a quelque peu souffert au 1er semestre 2012 par rapport à la même époque l'année dernière. C'est ce que révèle l'enquête conjoncturelle de 3SCI, syndicat des sociétés de services et de conseils en informatique.

Ainsi, 41% des répondants font état d'un chiffre d'affaires en baisse alors qu'ils sont 38% à l'annoncer en progression d'une année sur l'autre. Parmi les entreprises qui affichent une diminution de leur chiffre d'affaires, 16% indiquent un recul compris entre -5 et -10%.

Après un premier semestre morose, les TPE et PME veulent cependant croire à une amélioration de la conjoncture. Près d'un tiers (31%) des entreprises interrogées tablent en effet sur une croissance de leur chiffre d'affaires contre 25% sur une baisse, sachant qu'un tiers d'entre elles (32%) pensent qu'il va rester stable.

Baisse de la demande et chute des prix sont pointées du doigt

La crise ne pèse pas seulement sur le chiffre d'affaires des TPE/PME en informatique. C'est bien évidement aussi sur le terrain de l'emploi que les conséquences se font sentir. Au 1er semestre 2012, à peine un tiers (32%) des entreprises ont indiqué avoir recruté, le plus souvent un collaborateur (62%). Principalement pour des profils de développeur (42%), technicien (21%) ou commercial (17%). Pour la seconde partie de l'année, la situation ne va pas s'améliorer, au contraire puisqu'elles ne sont plus que 29% à penser effectuer des embauches.

Plus grave : les projets de licenciements économiques (ou équivalents) sont en hausse. Alors que 3% des entreprises interrogées par 3SCI se sont séparées d'un ou plusieurs collaborateurs au 1er semestre, sur le semestre en cours elles sont maintenant 5% envisager des licenciements.

Sur les 46% d'entreprises qui pensent que la crise de la zone euro a eu un impact sur leur activité commerciale des premiers mois de l'année, la moitié d'entre elles pointent du doigt des effets néfastes en termes de demande (50%). Un élément qui est suivi par la chute des prix (23%), et l'accroissement de la pression concurrentielle (14%).

TPE et PME restent circonspectes quant à une amélioration du marché pour 2013

Parallèlement, 48% des TPE/PME estiment qu'un manque de commandes et de chiffre d'affaires constituent le problème le plus épineux dans la crise actuelle. Mais ce n'est pas le seul. Le manque de trésorerie est également cité (10%) tout comme le manque de souplesse et le coût des licenciements (8%).

TPE et PME informatiques restent circonspectes quant à une amélioration du marché et de ses perspectives pour 2013. Si elles ne sont plus que 8% à estimer qu'il sera mauvais ou très mauvais (contre 16% pour 2012), seules 34% pensent qu'il sera bon ou très bon en 2013, alors qu'elles sont 37% à le penser pour 2012. C'est donc un sentiment mitigé qui l'emporte, 58% des entreprises s'attendant à un marché et des perspectives moyennes pour 2013, à comparer à 47% pour 2012.

"Il ressort des commentaires des dirigeants ayant répondu une certaine inquiétude par rapport aux nouvelles taxations annoncées par le nouveau gouvernement comme la taxation des heures supplémentaires TEPA et celle de l'intéressement. Aussi, une grande majorité des entrepreneurs va jouer la carte de la prudence et geler les embauches et les investissements en attendant des jours meilleurs et plus de visibilité", conclut Olivier Bouderand, président de 3SCI.

3SCI, syndicat des sociétés de services et de conseils en informatique comptant 300 adhérents (TPE et PME de moins de 50 salariés). Cette enquête conjoncturelle a été réalisée en juillet 2012 par le biais d'un questionnaire en ligne et papier auquel 100 entreprises ont répondu dont 30% d'éditeurs, 26% de SSII, 22% d'entreprises en conseil et formation et 12% d'intégrateurs.