Messagerie et travail collaboratif : l'alternative Open Source

A l'heure où les éditeurs traditionnels sortent de nouvelles versions de leurs outils de messagerie, où en est-on de l'offre en matière de travail collaboratif Open Source ? Le choix d'une solution libre est-il pertinent ? Quels sont les critères de choix ?

La sortie d'Exchange 2007 et celle, imminente, de Notes version 8, apportent leurs lots de nouveautés axées sur la VoIP, la messagerie instantanée et la gestion des dossiers partagés.

La messagerie a toujours été considérée comme critique au sein d'une infrastructure. Le choix d'une solution de messagerie peut remettre en cause une partie de l'architecture du SI et orienter sur le moyen terme les décisions d'achats des donneurs d'ordres.

Et si, au choix simpliste de prendre l'outil qui sait tout faire à 80%, les responsables informatiques préféraient une brique qui remplit 120% de leurs besoins en messagerie et 120% de leurs besoins en gestion documentaire ?

Et si, de surcroît, cette brique respectait les standards ? Et que les responsables informatiques pouvaient modifier le code pour l'adapter à leur besoins sans remettre en cause leur schéma directeur ? Cela ne constituerait-il pas l'offre "idéale" ?

C'est ce que tentent de proposer aujourd'hui les éditeurs de solutions collaboratives Open Source.

Si la fiabilité des produits "pure messagerie" (serveurs SMTP, Imap...) issus de la communauté n'a jamais été remise en cause, les expériences ultérieures de mise en place d'outils collaboratifs libres n'ont toutefois pas eu le succès escompté et ont parfois été des échecs (projets mal cadrés, choix d'outils non appropriés pour soutenir plusieurs milliers d'utilisateurs, absence de client lourd). Autant de raisons expliquant entre autres le retard de leur adoption par les sociétés privées et comptes publics.

Depuis deux ans, la donne a changé
Ainsi, s'il y a quelques années, on pouvait qualifier l'offre libre d'immature pour pouvoir être implémentée au sein des grands comptes, la couverture fonctionnelle et technique des outils Open Source a bien évolué. Elle répond à tous les besoins récurrents :

- La garantie de pouvoir monter en charge simplement et rapidement
- Une authentification LDAP et un couplage avec des IGC
- La mise en place de passerelles anti-virales et anti-pourriels
- Des fonctionnalités de synchronisation PDA et / ou "push mail"
- La synchronisation avec des clients lourds
- Des notions de gestion des contacts, tâches, agendas partagés
- Un éventuel couplage ultérieur avec la téléphonie IP / Fax / "Voice Mail"
- La haute disponibilité des services et données


Aucune solution logicielle libre n'a la prétention de répondre à l'ensemble de la demande. Cependant, l'ouverture des sources permet en revanche d'interfacer plusieurs outils (chacun spécialisé dans un domaine que l'on unifie sur un socle unique), ce qui permet de répondre à la plupart des besoins, voire de surpasser fonctionnellement les propositions des éditeurs historiques.

Ainsi, on peut considérer que l'offre Open Source est aujourd'hui viable
Et qu'elle concurrence directement les grands acteurs du marché. Que ce soit sur les annuaires (OpenLDAP), les IGC (EJCBA, Rooster..), les anti-virus et anti-pourriels (ClamAV et SpamAssasin ou Dspam), les synchronisations PDA (Sync4j/SyncML), la mise en place de fonctions de haute disponibilité (testées jusqu'à 250 000 utilisateurs en production..) ou la GED : les solutions existent.

Briques généralement embarquées dans des outils collaboratifs tels qu'OBM (AliaSource), OpenXchange (Netline), Zimbra (Zimbra) ou bien encore OpenGroupware, E-groupware et PhpGroupware (produits issus de la communauté).

Depuis l'année dernière, avec l'avènement du Web 2.0 et son intégration dans les solutions Open Source, on permet aujourd'hui aux donneurs d'ordres de disposer d'une alternative plus qu'intéressante, avec une ergonomie satisfaisant les utilisateurs finaux.

Quoique certaines annonces soient discrètes, il est intéressant de noter que plusieurs grands comptes publics (plusieurs milliers de boîtes aux lettres) ont décidé en 2006 de migrer vers une offre libre, au détriment de leurs concurrents propriétaires et que plusieurs grands comptes privés sont en phase de qualification de l'offre Open Source.