Réaction au rachat de Fast par Microsoft

L'accès à l'information est la prochaine "nouvelle frontière". C'est le territoire à conquérir pour assurer la performance de l'entreprise et de ses collaborateurs. Microsoft ne désire pas se laisser distancer sur ce terrain.

Il est important de regarder cet achat de façon "macroscopique". En 1990, nous avons eu les années ERP où les entreprises ont commencé à s'équiper de systèmes de gestion intégrés. 2000 a connu l'émergence de la BI (Business Intelligence) et du CRM (Customer Relationship Management), deux fonctions qui sont venues compléter l'ERP afin de consolider le tryptique performance / pilotage / reporting de l'entreprise.

Et nous constatons que pour ces deux périodes, Microsoft n'a pas tenu sa place de leader habituel. Il n'a pas su anticiper le développement de ces marchés, encore moins développer les technologies et les produits correspondants, et donc n'a pas pu s'imposer sur ces marchés.

Cela a d'ailleurs permis l'émergence de nouveaux acteurs comme SAP, Business Object ou Salesforce qui viennent maintenant menacer Microsoft, y compris sur le terrain des PME.

En effet, le système d'exploitation s'est banalisé et l'arrivée à maturité de Linux ne permet plus à Microsoft de contrôler le marché de la même façon. On constate enfin que les quelques mouvements tardifs de Microsoft, comme le rachat de Navision, ne lui ont pas permis de rattraper son retard sur ces secteurs.

 A la lumière de ces dernières années, je pense que le rachat de Fast par Microsoft montre plusieurs choses.

 L'accès à l'information est la prochaine "nouvelle frontière". C'est le territoire à conquérir pour assurer la performance de l'entreprise et de ses collaborateurs dans un contexte où tout s'accélère et que les risques économiques, politiques et sociaux qui pèsent sur les entreprises sont de plus en plus grands. Cette pression demande de nouveaux outils de gestion de l'information, d'accès à la connaissance, de partage et de transmission des savoirs.

 Microsoft ne désire pas se laisser distancer comme ce fut le cas lors des précédentes phases, et pour cela il a préféré dégainer vite et racheter le leader du secteur. Mais cela ne préjuge en rien de l'issu de la bataille, d'autant plus que même si Microsoft réussit une bonne intégration des technologies Fast dans ses produits, les moteurs de recherche sont des outils transversaux qui permettent une consolidation et un accès unifié aux informations contenus dans les différents systèmes, souvent hétérogènes de l'entreprise.

Avec ce rachat, Fast perd cette neutralité et beaucoup d'entreprises qui ne sont pas habillées Microsoft des pieds à la tête peuvent hésiter à utiliser une technologie trop typée.

 En tant qu'acteur de référence présent depuis 1999, et disposant de forts atouts technologiques et de produits reconnus et utilisés par les plus grands comptes, nous ne pouvons que nous en réjouir car cela signifie que nous aurons des cartes à jouer et des positions à prendre. Cela nous incite à amplifier notre stratégie d'innovation et de service afin de tirer partie de cette nouvelle vague.