"Rational evolution" des services télécoms ou comment optimiser ses coûts sans hypothéquer l’avenir ?

La question de la rationalisation des services télécoms est d’actualité dans nombre d’entreprises. Les délais de réaction courts les amènent souvent à amputer les budgets projets sans systématiquement analyser d’autres opportunités.

La question de la rationalisation des services télécoms est d’actualité dans nombre d’entreprises que le contexte actuel pousse à mieux maîtriser ou réduire leurs coûts télécoms. Les délais de réaction courts les amènent souvent à amputer les budgets projets sans systématiquement analyser d’autres opportunités abordées ici...

Comment détecter les gisements de gain réalistes ?
La difficulté des entreprises sur ce point est double. Elles possèdent une connaissance souvent incomplète des coûts en vigueur des services télécoms (budgets répartis entre plusieurs directions, outils de suivi des dépenses balbutiants...), et font face à une absence de référentiel marché fiable leur permettant de se positionner et de projeter les coûts liés à l'évolution des services.

Dans ce contexte, le pragmatisme est de rigueur, et l'inventaire des coûts doit se focaliser sur quelques indicateurs clés permettant de jauger rapidement du niveau de performance des coûts et des usages des services télécoms.

Il s'agira ensuite de se projeter dans les scénarios d'évolutions possibles et d'en évaluer trois critères principaux : le gisement de gain potentiel,  la rapidité de mise en œuvre et les risques de mise en œuvre. Ces trois critères sont indissociables pour garantir le réalisme des gains affichés et la non-dégradation des services. Une bonne analyse des deux derniers critères repose souvent sur l'acquisition de retours d'expériences comparables.

Quels sont les projets de rationalisation induits ?

Une fois les gisements de gain identifiés, le plan de rationalisation peut être construit autour de trois types de projets : les projets orientés usages (comme la fermeture des services obsolètes, le profiling des utilisateurs mobiles ou un meilleur suivi des usages voix),  les projets orientés sourcing (comme les négociations de gré-à-gré, les consultations, la revue des modes de sourcing ou les référencements fournisseurs), et enfin les projets de transformation.

Une approche à court terme se limitera aux projets orientés usages, souvent très fructueux (jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros économisés) et peu coûteux à mettre en œuvre.

Néanmoins, beaucoup voient aujourd'hui plus loin et étudient de près d'autres opportunités pour éviter un phénomène d'essoufflement, chercher des gains plus importants et préparer les optimisations de demain qui ne seront pas nécessairement uniquement financières.

Citons trois exemples récurrents : l'évolution des services voix fixe (offres voix alternatives ou trunking IP centralisé), la refonte des réseaux de données en véritables réseaux multiservices données-voix-vidéo (tout en bénéficiant des baisses de coûts encore significatives notamment sur les accès DSL et haut débit) ou la construction de services de conférences (permettant la réduction des coûts de déplacement et de l'empreinte carbone).

Attention aux fausses promesses et aux écueils

Dans cette période où le marché foisonne d'offres attractives permettant des réductions de coût, les écueils restent nombreux pour effectivement réaliser des gains rapides tout en préservant la qualité des services et une capacité d'anticipation sur les besoins à venir.

Trois écueils sont couramment constatés.

La négligence contractuelle : les délais restreints imposés par les plans de réduction de coûts conduisent parfois à des contrats insuffisamment négociés qui s'avéreront pénalisant par la suite (revenu garanti non réaliste, clauses d'évolution ou de réversibilité non traitées, niveaux des services faibles ou non garantis...).

La négligence technique et opérationnelle : certaines offres peu matures sont très efficaces financièrement sur le papier, mais leur mise en œuvre n'est pas menée à terme, ou au prix d'efforts et de délais très importants, du fait de limitations techniques non anticipées ou d'une insuffisante maîtrise opérationnelle du fournisseur ou des équipes internes.

La négligence dans l'accompagnement des projets et la communication : il n'est pas rare que des contrats cadre très intéressants existent au sein d'une entreprise, mais restent inutilisés à défaut d'une promotion faites auprès des intéressés ou d'un accompagnement suffisant.