Virtualisation du poste de travail : eldorado semé d’embûches

Le train de la virtualisation des serveurs est en marche et il n’est pas prêt de s’arrêter. Après une escale à la station cloud computing, le prochain arrêt sera la station VDI (virtualisation du poste de travail).

Il est à craindre que cet arrêt ne plombe quelque peu les performances de notre Train à Grande Virtualisation. D'aucuns redoutent même que ce super TGV n'y prenne des airs de locomotive à vapeur.

En effet, avec la virtualisation du poste de travail, les candidats au voyage deviennent extrêmement nombreux. Il ne s'agit donc plus seulement de dématérialiser les serveurs mais d'étendre l'approche à l'ensemble des postes de travail.

Bien sûr, le concept est séduisant puisqu'il permet une gestion / administration / sécurisation centralisée de ces derniers. Le poste client se réduit alors à sa plus simple expression (celle d'un viewer) et de même que pour le serveur, son contenu est expédié dans une ferme virtualisée (....heu pardon, un cloud).

Le cloud permet-il de tout dématérialiser ?

L'avantage de cette ferme virtualisée par rapport à ce bon vieux mainframe, est qu'elle est beaucoup plus agile, qu'elle s'affranchit des contraintes matérielles, des problèmes d'interopérabilité et de «scalability».

Mais pour autant, le cloud permet-il de tout dématérialiser ? En redonnant ses lettres de noblesse à un mainframe nouvelle génération déguisé en nuage, ne risque-t-on pas de tomber dans les écueils d'hier ? En faisant supporter à toujours moins de machines, une charge de travail toujours plus importante, n'y a-t-il pas un risque de bâtir dans le data center un colosse aux pieds d'argile ?

La réponse à ces inquiétudes, à cet éternel mouvement de balancier entre centralisation et décentralisation des architectures pourrait se situer dans une troisième voie : Celle du streaming desktop infrastructure.

OS streaming

Ce type d'infrastructure s'appuyant sur des technologies dites d'OS streaming (en gros, un super youtube délivrant un accès a des images de poste de travail) suscite un intérêt croissant car il permet d'allier les bénéfices de la centralisation des workloads  (comprenez charge de travail, soit : un OS qui fait tourner des applications qui utilisent et génèrent des données) sans en subir les inconvénients.

Avec l'OS streaming, l'utilisateur continue d'utiliser sa machine c'est-à-dire principalement les ressources CPU et RAM embarquées dans cette dernière. Mais en revanche, tout ce qui génère la complexité et le coût de gestion du poste de travail (son OS, ses applications et ses données)  est bel et bien dématérialisé ou plutôt centralisé sur un espace de stockage accessible sur le réseau.

Le contenu du poste de travail se présente alors comme une image stockée dans une LUN sur un SAN, un NAS ou n'importe quel support de stockage disque.

Le poste de travail ne boote alors non plus sur son disque interne mais sur son image distante via le réseau. L'utilisation des technologies de streaming permet à ces fins d'obtenir des temps de réponses et une consommation de bande passante optimisés.
 
Quels bénéfices l'utilisateur tire-t-il de cette approche ?

- Les administrateurs ont la main sur les images de tous les postes de travail via une console pour gérer, provisionner, sécuriser, administrer, déployer et réaliser l'ensemble des taches inhérentes à la gestion des desktops.
- Cette gestion centralisée ne nécessite pas de constituer une coûteuse ferme de serveurs s'appuyant sur des technologies propriétaires pour délivrer la charge CPU à la place des desktops.
- Les ressources hardware sont donc utilisées là ou elles se trouvent mais les workloads sont bel et bien virtualisés et administrés depuis un point central.
- L'intérêt de la centralisation peut aller encore plus loin en permettant à plusieurs postes de booter sur une image unique et partagée (chacun gardant ses paramétrages et configurations spécifiques)
- L'OS streaming est possible quelle que soit l'hétérogénéité des matériels et s'appuie uniquement sur les protocoles ouvert comme l'ISCSI
- En outre, l'OS streaming simplifie très largement la gestion des licences pour l'administrateur.