Car nous n’avons pas tous la logique de Monsieur Spock : vive la Business Discovery !

La Business Intelligence d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la définition fournie par les dictionnaires des années 1950. Si cela ne tenait qu'à moi, nous arrêterions d'utiliser l'expression "Business Intelligence", qui m'ennuie. Je préfère parler de « Business Discovery ».

Je cours régulièrement et m’entraine pour le prochain marathon. Même dans ces moments là, quand je cours, la technologie n’est jamais bien loin. J’ai téléchargé une application gratuite qui me permet de transmettre des données GPS vers un service Web. Je peux ainsi enregistrer mon temps de parcours, la distance, ma vitesse, mon rythme cardiaque et même le dénivelé du terrain. Je suis une personne obsédée par les données. Ces chiffres sont des indicateurs… Mes indicateurs.
Ils me permettent d'obtenir des perspectives utiles grâce aux « agrégations » et aux « dimensions » des données que ce soit par mois, par semaine, par jour et ou par heure. Ces indicateurs de performances clés se présentent sous la forme d'enregistrements personnels et d'objectifs d'entraînement. Cette application n'est pas seulement esthétique sur le plan visuel. Elle est l'incarnation de la Business Intelligence du 21e siècle et elle fonctionne avec un simple équipement accroché sur mon bras avec un bandeau, et se contrôle en un simple clic.
La Business Intelligence d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la définition fournie par les dictionnaires des années 1950. Ces dernières années, j'ai pu constater qu'elle gagnait rapidement en popularité grâce à l'émergence d'une nouvelle catégorie d'experts sans spécialisation en informatique qui vantent les mérites des découvertes conduites par les utilisateurs. Si cela ne tenait qu'à moi, nous arrêterions d'utiliser l'expression Business Intelligence. Cette expression m'ennuie. Je préfère la « Business Discovery ».

Je vous entends déjà me demander de me justifier. Quand je pense à la Business Intelligence, j'imagine Q qui développe des objets incroyables avec l'aide de ses assistants dans son laboratoire du MI6 afin d'aider James Bond à sauver le monde. Il est intéressant de fournir les moyens de créer quelque chose et de faire des découvertes à un groupe de personnes triées sur le volet, mais imaginez les possibilités offertes si vous donniez des moyens de collaboration à tous vos salariés pour stimuler l'innovation. Qu'aurait pu faire Q sans l'aide de Miss Moneypenny ? Nous réalisons des analyses pour prendre des décisions, mais nous ne décidons pas tous seuls. Pourquoi est-ce que les logiciels que nous utilisons limitent le processus de découverte ? Nous découvrons souvent la véritable valeur d'une perspective lorsque nous collaborons et lorsque nous partageons des informations. La collaboration devrait être un processus naturel. Elle devrait pouvoir s'effectuer en temps réel et au moment opportun et permettre d'intégrer des commentaires qui s'appuient sur le contexte et l'angle d'approche.

Nos interactions avec la technologie ont également changé. Nous avons tous vu des vidéos d'enfants en bas âge jouant avec des tablettes tactiles. Les interfaces tactiles permettent d'explorer les informations de façon particulièrement intuitive. Leur utilisation est également extrêmement amusante. Le processus d'apprentissage devrait aussi être amusant. Nous ne sommes pas comme Monsieur Spock dans Star Trek. Nos cerveaux ne sont pas rationnels comme le sien. Nous jonglons entre les activités et notre attention et nos analyses sont détournées par les associations et les comparaisons entre les informations. Nous ne suivons pas des cheminements de pensée rectilignes et calculés méthodiquement. Pour faire de meilleures découvertes, nous voulons utiliser des logiciels qui s'adaptent à nos processus mentaux au lieu de faire appel à des logiciels qui nous contraignent à adopter des modes de pensée offrant peu de liberté et difficilement exploitables.
N'allez surtout pas vous imaginer que ce domaine ne me passionne plus après 25 ans de spécialisation dans l'aide à la décision. Je pense simplement qu'il existe des approches bien plus divertissantes en dehors des activités traditionnelles d'analyse et de préparation de rapports. La Business Discovery est le nouvel eldorado.
Nous devons l'adopter et surtout l'utiliser pour exploiter pleinement notre potentiel.