UX designer, ergonome, architecte de l’information, designer d’interaction ... Quelle différence ?

Dans le domaine du design digital, de nombreux intitulés de poste ont fleuri ces dernières années, et il est parfois difficile de bien comprendre leurs rôles et leurs périmètres d’action. Petit tour d'horizon.

L’expérience utilisateur s’installe peu à peu dans le paysage digital français, venant renforcer les équipes stratégiques et créatives déjà en place. Aux États-Unis, cette dynamique a pris de l’ampleur : Une étude de Qconnect montre que la demande des experts UX a augmenté de + 25 % entre 2010 et 2011 et + 70 % entre 2011 et 2012. Faire appel à ces nouveaux profils pose cependant de nombreuses questions : quand les faire intervenir ? Avec qui travaillent-ils ? Pour faire quoi ? Et surtout, qui faire intervenir ?
En effet, de nombreux intitulés de poste ont fleuri ces dernières années, et il est parfois difficile de bien comprendre leurs rôles et leurs périmètres d’action : UX Designer, UI Designer, Ergonome,  Designer d’interaction, Designer d’interfaces... De plus, la lecture des différentes définitions de poste ne permettent pas toujours d’y voir plus clair : Il n’est pas rare de trouver un architecte de l’information qui fait de l’ergonomie ou un designer d’interaction qui fait de l’expérience utilisateur. De quoi en perdre son latin. Petit tour d’horizon.

Un des termes les plus commun, l’ergonomie, est apparue pour la première fois au milieu du 19ème siècle, mais n’a réellement pris de l’ampleur qu’un siècle plus tard, et concernait principalement les problématiques d’Interface Homme-Machine (IHM) sur les machines outils. En effet, les industriels se sont rapidement rendus compte que les ouvriers travaillaient plus efficacement et surtout plus longtemps si leurs postes de travail étaient optimisés. Une optimisation essentiellement mécanique, se basant sur la forme du corps et sur les gestes effectués par les utilisateurs pour éviter fatigue, tendinites, et autres troubles musculo-squelettiques.
Une démarche que l’on retrouve au moment de l’apparition de l’informatique, où la fatigue physique a été remplacée par la fatigue cognitive, quand l’utilisateur devait manipuler un grand nombre d’informations via un écran. A l’époque, les logiciels étaient destinés à un usage particulier pour un public souvent expert, et les parcours utilisateurs étaient largement dictés par les contraintes techniques. L’ergonome avait alors pour mission d’améliorer l’utilisabilité des interfaces, essentiellement dans un souci d’efficacité, sans prendre en compte une quelconque notion marketing.

L’architecte de l’information est apparu au début des années Web, au moment où les services en ligne n’étaient plus confinés à un groupe restreint d’utilisateurs, mais accessibles de partout, au fur et à mesure qu’Internet s’invitait dans les foyers du monde entier. Les équipes marketing du monde entier se sont alors penchées sur ce nouveau terrain d’expression, et un cocktail subtil entre l’ergonomie logicielle et la vision print de la mise en page s’est mis en place. L’objectif de l’architecte d’information était alors de concevoir ces nouvelles interfaces en pensant parcours, simplicité d'utilisation et bien sûr, taux de transformation. C’est l’époque des premiers gourous de la conception d’interface, à l’instar de Steve Krug avec son ouvrage au titre évocateur : « Don’t make me think ».

Puis, l’avènement du mobile a fait naître une nouvelle discipline, le design d’interaction. En effet, la taille restreinte des écrans et l’utilisation tactile (Absence de rollover) sont des éléments contraignants qui obligent les experts à faire évoluer leurs  techniques de conception d’interface, en s’appuyant sur l’interactivité des zones d’action, comme par exemple le zoom sur une carte routière avec deux doigts.

En parallèle, de nouveaux termes sont venus des États-Unis à la fin des années 2000 : UI Designer (User Interface) et UX Designer (User eXperience). Cette distinction permet de bien séparer la conception du produit (UI) de la conception de l’expérience (UX). L'UI Designer est en charge de la conception générale de l'interface, de la clarté de la navigation jusqu'à la qualité des contenus, en passant par l'optimisation des parcours. L'UX Designer a une fonction plus stratégique et a pour but d'injecter du story telling dans une expérience d'utilisation, afin de faire naitre une émotion chez l'utilisateur.
Ergonome, architecte de l'information, designer ... La différence entre ces disciplines est subtile, car elles sont l’évolution dans le temps d’une même volonté, à savoir rendre l’utilisation d’une interface digitale simple et pratique. Le curseur d'ajustement se situe entre efficacité et émotion. Par exemple, l'ergonome se concentrera plus sur l'efficacité, l'UX Designer sur l'émotion.
Alors, comment choisir ? En fonction de votre projet, choisissez un professionnel avec une expérience adaptée. Pour une boutique e-commerce, un service mobile, ou un site corporate, les réflexions et les méthodes sur la conception d’interface ne sont pas les mêmes, et ne répondent pas aux mêmes standards. Mais une chose est sûre, qu’il soit ergonome, architecte de l’information, ou UI Designer, un expert des interfaces est un atout incontournable pour la réussite de votre projet digital.